Le b'hasard des coïncidences
eBook - ePub

Le b'hasard des coïncidences

Et autres incursions dans le monde des petits entrepreneurs d'Afrique de l'Ouest

  1. 276 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Le b'hasard des coïncidences

Et autres incursions dans le monde des petits entrepreneurs d'Afrique de l'Ouest

À propos de ce livre

L'auteur endosse de nouveau le costume de Julien des Faunes et confie à Guillaume (le jeune architecte prétendument rencontré à Pushkar, en Inde) le soin de détricoter son parcours de vie qu'il qualifie de "B'hasard des coïncidences": des années 70/80, débridées, aux années 95/2015, plus sérieuses.Le narrateur jongle avec les éléments qui ponctuèrent la vie de l'auteur, de conseiller technique et consultant dans le monde du Développement et des petits entrepreneurs, en Afrique de l'Ouest, et au-delà, en même temps que d'expatrié. Des vies nourries de rencontres, d'amitiés et d'évènements improbables.(Voir: La vie improbable de Julien des Faunes. The Book Edition, 2019)

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Informations

Année
2022
Imprimer l'ISBN
9782322413607
ISBN de l'eBook
9782322446742

Chapitre 1 : Le b’hasard des coïncidences

« Vivre est la chose la plus rare,
la plupart des gens se contentent d’exister »
Oscar Wilde
- Avant d’en venir à notre nouveau projet, demande Guillaume, j’aimerais vous demander une faveur.
- Je t’en prie, Guillaume, à quoi penses-tu exactement ?
- J’aimerais vous appeler Julien, si cela ne vous dérange pas, ça serait plus simple !
- Ça ne me dérange pas du tout, au contraire ! D’ailleurs, à la lecture de ton livre, j’ai trouvé qu’il y avait trop de Julien des Faunes dans le texte. Tu aurais pu sauter le pas plus tôt !
- Ok. Venons-en maintenant à notre projet de tome 2, si vous le voulez bien, dit Guillaume. Nous avons du pain sur la planche, avec plus de quarante ans de vie à décrypter !
- Je vois qu’il y a ici deux jeunes garçons qui trépignent d’impatience et ont, semble-t-il, une question au bout des lèvres depuis quelques minutes.
Ce sont les deux petits Julien. Leur grand-père se tourne vers eux et les invite à entrer dans la conversation.
- Papy Julien, dit l’un d’eux, nous avons une question à te poser. Tu es notre grand-père mais comment se fait-il que tu sois blanc et que nous soyons noirs ?
- C’est une bonne question, et je sens qu’elle vous tarabuste depuis pas mal de temps !
- Elle nous quoi, papy, demande l’un des enfants ?
- Elle vous tarabuste. C’est un mot bizarre, en effet, cher à Boby Lapointe, un chanteur français des années 60 qui aimait jouer avec les mots. Tarabuster veut dire tourmenter, torturer. La réponse à votre question est liée à une série de hasards et de coïncidences sur lesquels je reviendrai de temps en temps. Mais d’ailleurs, est-ce que vous connaissez le sens de ces mots un peu compliqués ?
- Bien sûr, papy. Le hasard est une chose qui arrive au moment où l’on ne s’y attend pas, répond un des enfants.
- Les coïncidences sont des choses qui arrivent en même temps, dit l’autre.
- Vous êtes brillants mes biquets ! Vous verrez que ma vie s’est construite au gré de hasards et de coïncidences, en effet, et que cela est également valable pour mon travail. Sans compter le fait d’avoir des petits-enfants noirs : vous. Vous savez, ce sont ces hasards et coïncidences qui m’ont donné des occasions de changer de travail, de statuts et de pays, et aussi de croiser les routes de vos papas que j’ai adoptés ou qui sont devenus mes filleuls.
- Mais vous, par contre, vous n’êtes pas le fruit d’un hasard ou d’une coïncidence. Vous êtes les fils de mes fils et filleuls, tout beaux et bien vivants : mes petits-fils donc. Noirs, il est vrai, mais là n’est pas le problème. C’est une situation à laquelle on ne peut rien changer. Alors pourquoi s’en inquiéter ? C’est comme ça. Si problème il y a, c’est plus lié au fait que vous êtes à cheval entre deux cultures, celle de vos parents africains, et la mienne, car vous avez maintenant des ancêtres noirs et des ancêtres blancs !
- Tu parles de Muti, demande l’un des petits Julien ?
- Oui. Votre arrière-grand-mère. Cette affaire de double culture est beaucoup plus complexe que nos couleurs de peaux respectives. Nous en reparlerons tranquillement. Depuis que j’ai adopté vos papas, mes ancêtres sont un peu devenus les vôtres, et à travers eux, vous pourrez comprendre certaines choses sur la société et la culture françaises.
- Sur les gaulois, demande l’un des enfants ?
- Mais non, pas sur les gaulois, leur histoire est beaucoup plus vieille que celle de ma famille ! Moi je vous parle de mes ancêtres proches, mon père, mes grands-pères, mes arrière-grands-pères, à propos de qui je vous raconterai quelques petites histoires.
- On ne les a pas connus, s’exclame un des petits Julien !
- Non, bien sûr. Moi non plus, d’ailleurs. Si vous connaissez un peu leur histoire, vous comprendrez un peu mieux la mienne, et celle de votre deuxième pays, la France. C’est important de connaître l’histoire et la culture de son pays d’adoption.
- Waouh, s’exclament les enfants ! Ça va faire du taf pour nous souvenir de tout ce que tu vas nous raconter.
- Oui, mais ça sera passionnant. Vous en saurez deux fois plus que vos copains et copines.
- Mon papa m’a dit que mon arrière-grand-père était tirailleur sénégalais, et qu’il a travaillé comme cuisinier pendant la guerre, en France. Puis au Sénégal, à son retour.
- C’est vrai. Et bien parlons-en, justement. Tu connais le métier de ton papa ?
- Oui, il est chef cuisinier, répond son petit-fils.
- Et alors, qu’est-ce que tu en conclues ? Ne penses-tu pas qu’il y a un lien entre l’histoire de ton père et celle de son grand-père ! Quand j’ai commencé à m’occuper de ton papa, j’ai compris qu’il aimait cuisiner, je m’en suis étonné, mais quand il m’a parlé de ce grand-père cuisinier, j’ai compris qu’il avait des gènes de cuisinier ! Tu comprends que son choix de devenir cuisinier est très certainement lié à l’histoire de son grand-père.
- C’est vrai papy, je n’y avais pas pensé, répond le petit Julien. Mon papa m’a parlé du vieux qui lui demandait de préparer des bonnes soupes ! Maintenant je comprends pourquoi. C’était un connaisseur !
- Vous voyez que là-aussi, c’est une affaire de double culture. C’est une chance d’être entre deux cultures, une belle opportunité pour comprendre le monde. Mais en même temps, c’est du travail en perspective !
La vie de Julien évoquée dans ce livre commence, on l’a dit, en 1975, après une première tranche de vie en Afrique centrale. La deuxième tranche nous amènera en 1990, puis suivront deux décennies, de son entrée au BIT, en 1990, à sa retraite, en 2010. Et même un peu plus loin, en 2015. Les hasards et les coïncidences se chargeront de poser sur sa route des balises qui l’amèneront à séjourner et voyager dans de nombreux pays, à occuper des postes inattendus, à rencontrer des personnes avec lesquelles il fera équipe et conservera des liens d’amitié tenaces. Sans compter celles qui l’amèneront à créer cette famille plurielle qui étonne ses petits-enfants.

Chapitre 2 : Vous avez dit soixantedisard !

Les années 70/80 furent pour Julien celles du grand ménage. Il vécut cette période de façon totalement décousue, passant d’un job à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une période faste à une de vaches maigres, au fil des hasards et des coïncidences, on le sait. Ces années commencent à l’achat de la maison de Banon en Haute Provence par Julien et ses cousins Sergine et Gilles.
- La maison que nous avons achetée est immense !
- Pour y avoir séjourné plusieurs semaines lors de nos premiers entretiens, dit Guillaume, je ne peux que confirmer.
- Nos amis nous ont traités de fous quand ils ont vu ces deux maisons de quatre niveaux chacune, avec plus de huit cents mètres carrés habitables ! Il est vrai qu’il fallait être un peu fous pour acheter un truc pareil. »
- Vous l’avez restaurée vous-mêmes, dit Guillaume ?
- Oui. Par la force des choses. Nous avions tout juste de quoi l’acheter et étions loin d’avoir les moyens de payer une entreprise pour le faire. Nous avons emprunté 25 000 francs et attaqué les travaux dès notre arrivée.
Julien a une belle histoire à raconter à propos de leur première nuit dans la maison. « Vers deux heures du matin, deux gendarmes se sont présentés devant la porte d’entrée avec un énorme berger allemand. Piba, notre chien, qui était derrière la porte, s’est mis à hurler aussi fort que l’autre et tout leur brouhahas nous a réveillés.
« Nous dormions au deuxième étage, dans la seule pièce habitable. Je me suis penché à la fenêtre et je leur ai demandé ce qu’ils voulaient. -De quel droit dormez-vous dans cette maison - m’ont-ils demandé ? Du droit du propriétaire, ai-je répondu. Ce qui les calmés. »
- Ils avaient le droit de vous réveiller en pleine nuit, demande Guillaume ?
- Je ne pense pas, mais ils venaient de monter une traque qui avait foiré et du coup ils étaient sur le qui-vive car ils ne voulaient pas se planter une seconde fois.
La maison avait été squattée plusieurs fois par des trafiquants d’herbe, et ils venaient d’organiser quelques jours plus tôt une descente du genre commando, avec encerclement du vieux village, talkie-walkie, et toute l’armada. Mais ils firent chou blanc, car les supposés hippies avaient fui juste avant ! Il fallait qu’ils se rattrapent, raison pour laquelle ils ne laissèrent pas aux nouveaux venus le temps de disparaître avant de les interpeller. Sauf que les deux cousins étaient dans leur droit.
Le lendemain, têtes quasiment rasées pour cause de connexion avec le centre tibétain d’Aix en Provence, ils rendirent visite au chef de la gendarmerie pour décliner leurs identités. Ce dernier en profita pour leur faire une description apocalyptique de la situation des jeunes de l’époque, cheveux longs, mal rasés, fumeurs de chanvre indien, et tutti quanti.
Puis il leur demanda leurs cartes d’identité pour noter leurs noms. A la vue des photos et des cheveux de ses interlocuteurs, le chef des gendarmes faillit tomber à la renverse ! Il comprit à cet instant qu’il avait tout faux !
Les années qui suivirent furent le théâtre d’évènements passablement improbables, entre les travaux, les stages, les rencontres, les spectacles, et d’autres de tous ordres.
« Les banonais, nous avait dit le maire à notre arrivée, vous attendent à deux virages : d’abord la réfection du toit, et ensuite de passer l’hiver dans la maison. Ce que nous avons fait, avec, en plus, un bébé d’un an dans la maison. Quant aux toits, nous avons refait intégralement celui de la maison de droite, puis la partie écroulée de celle de gauche. »
La vie dans l’hôtel-Dieu était spartiate et dans l’air du temps. Nous ne mangions quasiment pas de viande, mais plutôt des céréales, de la gaude, une farine de maïs grillé très prisée par les maghrébins, du riz complet, bien sûr, et il nous arrivait même de cuire notre pain ou de faire nos propres fromages avec du lait que nous achetions au village. L’aménagement d’une salle de douche avec de l’eau chaude et la présence du téléphone nous faisait passer, aux yeux des babas du coin, pour des bourgeois. Chacun son truc ! Certains d’entre eux ne se faisaient pas prier pour venir prendre des douches chez nous, ou passer des coups fil ! C’était la grande époque du jazz rock, et la salle de musique que nous avons aménagée dans l’une des grandes pièces du deuxième étage, fonctionnait à fond. Il y faisait un froid de canard, mais enveloppés dans des couvertures chaudes nous y étions bien. Pas mal enfumés, souvent, la tête un peu dans les nuages, parfois, mais bon, ça nous donnait des idées.
La maison côté Nord était immense et ses nouveaux propriétaires s’installèrent au seul niveau habitable, le premier étage, qui est aussi le rez-de-jardin.
Les étages supérieurs étaient à ce moment-là des passoires battus par les vents et la pluie, aussi leur restauration fut elle rapidement engagée.
Quand Julien et son cousin n’étaient pas sur les machines à bois, ils étaient sur le toit, ou dans les étages. Tout le monde mit la main à la pâte, les parents des uns et des autres, les amis, les cousins. Sans compter un jeune architecte qui se présenta un jour et leur reprocha d’occuper sa maison qu’il prétendit avoir achetée ! Il est vrai qu’elle trônait au-dessus de la maison de son enfance et qu’il en rêvait depuis toujours. Il avait envoyé une lettre à la propriétaire avec une offre d’achat ambiguë qu’elle ne retint pas. Heureusement pour Julien et ses cousins !
D’autres candidats y avaient pensé mais s’étaient présentés trop tôt, quand les deux maisons n’avaient pas de propriétaire officiel et ne pouvaient être achetées. La faute à une association à qui la bonne sœur défroquée qui avait acheté et transformé la maison en colonie de vacances pour jeunes filles de bonnes familles, l’avait cédée, avant de quitter le village. Tout rentra dans l’ordre quand son frère prit les choses en mains, organisa une assemblée générale de ladite association qui restitua la maison à sa pro...

Table des matières

  1. Du même auteur
  2. Dédicace
  3. Sommaire
  4. Préface
  5. Chapitre 1 : Le b’hasard des coïncidences
  6. Chapitre 2 : Vous avez dit soixantedisard !
  7. Chapitre 3 : Début de normalité
  8. Chapitre 4 : Le Mali
  9. Chapitre 5 : 1ère mission de consultant
  10. Chapitre 6 : Le Burkina Faso
  11. Chapitre 7 : Parcours de consultant
  12. Chapitre 8 : Le Niger
  13. Chapitre 9 : Voyage éclair au Vietnam
  14. Chapitre 10 : Le Sénégal
  15. Chapitre 11 : Les dernières missions
  16. Chapitre 12 : La retraite, pour de vrai
  17. Clap de fin
  18. Supplément pour la route : Histoires de terre
  19. Bibliographie
  20. Remerciements
  21. Page de copyright