Comment Wanted a changé ma vie
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Comment Wanted a changé ma vie

  1. 268 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Comment Wanted a changé ma vie

À propos de ce livre

À 30 ans, Christian Delachet coche toutes les cases de la vie instagrammable. Avocat d'affaires dans un des plus gros cabinets du monde, il consacre l'essentiel de ses revenus à un enchaînement de fêtes et de soirées sans limites. Mais cette image du bonheur cache un profond malaise. Christian ne voit aucun sens à cette vie à cent à l'heure sur les autoroutes de la finance.
La solution, il va la trouver sur Wanted Community, un groupe Facebook qu'il a créé avec deux amis, Luc et Jérémie. Chaque jour, les membres de la communauté –; les Wantediens, comme
on les appelle –; inventent de nouvelles astuces pour s'entraider et trouver des solutions à tous les problèmes de la vie quotidienne. C'est en les observant se mobiliser spontanément pour tendre la main aux plus démunis que Christian va prendre sa décision: tout quitter pour faire de Wanted Community le plus grand réseau social d'entraide au monde.
Avec bientôt 1 million de membres et beaucoup d'idées en tête, le pari semble gagné!
Avec la collaboration de Nicolas Torrent

Foire aux questions

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Informations

Éditeur
Les Arènes
Année
2019
Imprimer l'ISBN
9782711201518

- 1 -

Un gosse de 3 ans à peine, en short et claquettes bleus, tend un sac de nourriture à un sans-abri. Sabrina a immortalisé l’instant avec son smartphone.
— Regarde mon fils, sourit-elle en me montrant la photo. Lui aussi il fait les maraudes !
Sabrina a changé ma vie. Depuis, on s’appelle, on échange, on se voit régulièrement. Pourtant je ne sais rien de sa vie. Qu’elle a quatre enfants. Qu’elle fait de la pâtisserie. Et c’est à peu près tout. Comment a-t-elle eu l’idée de faire des maraudes ? Pourquoi est-elle sensible à la cause des plus démunis ? Qui sont les personnes qui l’entourent ? Cette drôle de tribu de tous les âges, toutes les couleurs et toutes les religions distribue chaque vendredi des centaines de repas aux sans-abri de Paris. Ce soir, nous organisons un dîner au restaurant en l’honneur de ces bénévoles. L’occasion de lui poser enfin toutes mes questions. Heureusement, nous sommes assis.
— J’étais coach professionnel et coordinatrice de formation dans une entreprise où je gagnais assez bien ma vie. Un jour, alors que j’étais enceinte de mon troisième enfant, le boss m’a foutue à la porte. J’ai pris un avocat, je suis allée aux prud’hommes, mais ce sont des démarches très longues et je me suis retrouvée dans une situation financière vraiment très serrée.
— Ah ouais, t’es en train de me dire que toi aussi t’as été en situation de précarité ?
— Attends, écoute. Mon mari est chauffeur de taxi. Au moment où je me retrouve au RSA, Uber débarque à Paris. C’est le chaos, les gars pratiquent des prix très bas, cassent le marché, les Parisiens se détournent des taxis traditionnels. Et nous, on n’a plus un sou. Les mois passent, le couple bat de l’aile, on se sépare. Je me retrouve toute seule avec mes trois gosses dans mon HLM, incapable de payer les factures. Et bientôt menacée d’expulsion.
— Hein ? Quoi ? Tu t’es retrouvée à la rue ?
— Attends, laisse-moi finir. Un soir, je rentre chez moi, dans la cour de l’immeuble j’aperçois un corps allongé d’une drôle de manière. Je m’approche prudemment, il y a une cannette de bière à côté. Et alors que je suis à un mètre du type, même pas, je vois sa main bouger. Prise de panique, je m’enfuis en courant comme une dératée, grimpe les escaliers quatre à quatre, et m’enferme à double tour chez moi.
— Ah ouais, je comprends. Moi aussi, j’aurais fait pareil.
— Attends. Le lendemain matin, en ressortant je remarque que le type n’est plus là. Je croise une voisine et je lui dis : « Dis donc, tu as vu le gars hier soir qui dormait au milieu de la cour, il avait l’air complètement saoul ! — Ah ça oui je l’ai vu, me dit-elle. Mais il ne dormait pas. Il venait de sauter du 6e étage et il était mort. »
— …
— Ce jour-là, je peux te dire que j’ai cogité longtemps. Le mec était encore vivant quand je me suis approchée de lui. Si je n’avais pas eu peur, si j’avais appelé les secours, peut-être qu’il serait encore en vie. Alors depuis ce jour-là je me suis juré de ne plus jamais détourner le regard d’un homme à terre.
Illustration Sabrina et des wantediens venus l’aider pour ses maraudes, gare d’Austerlitz.
Sabrina et des wantediens venus l’aider pour ses maraudes, gare d’Austerlitz.
L’histoire de Sabrina me laisse sans voix quelques instants. Je regarde ce petit bout de femme, tous ces gens qu’elle entraîne dans son sillage solidaire. Mais comment a-t-elle trouvé la force de générer un cercle aussi vertueux avec si peu ?
— Après cette histoire, j’étais toujours dans la merde. Mais je me suis dit : « Le meilleur moyen de rebondir, de retrouver goût à la vie, c’est de faire quelque chose de bien. Va aider les autres et ça ira mieux. » J’ai décidé de lancer une maraude dans un endroit que je connaissais bien puisque j’y passais tous les jours lorsque je travaillais : la gare d’Austerlitz. La suite, tu la connais. J’ai posté mon message et en quelques mois « Les Maraudeurs by Wanted Community » sont devenus une grande famille. Entre-temps, mon mari est revenu. Il a retrouvé du boulot. Moi, j’ai fait une formation en pâtisserie et j’ai de plus en plus de commandes, notamment grâce à mes contacts noués sur Wanted. Nous pouvons à nouveau payer nos factures. J’ai complètement changé de vie. Je ne cherche plus les sacs à main ou les chaussures à la mode, je ne vais au restaurant qu’une fois par mois, et encore si on m’invite. Je suis revenue à l’essentiel, une vie simple, tournée vers les autres, et c’est tellement plus agréable. Je suis cent fois plus heureuse qu’avant.

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Cher wantedien ! Wawa ! W ! À travers ce livre, je vais te dévoiler mon histoire et celle de ta communauté préférée. Mais avant cela, pour tous ceux qui débutent, les Wanted Community level zéro, prenons le temps d’un petit chapitre de mise à niveau. Chaque membre peut avoir sa propre définition et c’est là toute la force de notre projet où l’intérêt collectif est nourri par une somme d’intérêts individuels. Pour moi, « Wanted est une communauté d’entraide ». Pour d’autres, « Wanted fait des miracles ! », « Wanted c’est 1 + 1 + 1 + 1 + 1… ». Mais si l’on veut raconter notre fonctionnement, il faut partir de la base.
Facebook met à disposition de ses utilisateurs quatre canaux de communication sur son réseau social. Le premier, l’historique, c’est le « profil ». C’est l’outil grâce auquel chacun peut raconter sa vie, son quotidien, ses humeurs, ses coups de gueule, ses coups de cœur et ses projets. C’est l’identité numérique que l’on partage avec son cercle proche (amis d’enfance, famille, collègues, connaissances). Il s’agit d’une communication autocentrée et verticale. Une mise en scène de soi glissant d’ailleurs de plus en plus vers d’autres réseaux plus visuels comme Instagram, racheté par Facebook en 2012 – tiens donc !
Le deuxième outil développé par Facebook et que tout le monde connaît, c’est « Messenger », dont les ancêtres sont MSN, ICQ, ou IRC pour les plus vieux. Il s’agit d’une messagerie instantanée, ou un « chat » comme on disait à l’époque du collège, qui permet d’avoir une conversation écrite instantanée avec un ami, un collègue et même des inconnus, comme on ferait un échange de SMS. À l’ère du tout conversationnel, cette messagerie instantanée à l’image de WhatsApp – également propriété de Facebook – connaît un véritable succès et ses usages en sont démultipliés. Maintenant, en plus de converser avec votre entourage, vous pouvez vous informer, échanger des fichiers audio et vidéo, faire du business et même discuter avec des robots en temps réel. En plus de l’intimité que procurent ces messageries, leur immédiateté représente la clé de leur succès. Facebook réduisant chaque année un peu plus le délai de réception de vos messages pour se rapprocher le plus possible de l’instantanéité.
Troisième outil, la « page » est un espace dédié à la communication verticale. Comme un média traditionnel, elle est suivie par des fans auprès desquels elle relaie toutes ses activités. Seul l’administrateur de la « page » a la possibilité de créer et partager du contenu. Les followers sont ainsi enfermés dans le carcan de la réaction (commentaires, « J’aime » ou « Je n’aime pas »). L’outil « page » offre aux marques la triste illusion de dialoguer avec leurs fans alors qu’elles se retrouvent le plus souvent, et ce par frilosité, dans un monologue sans contradicteurs.
Dernier-né des outils Facebook, le « groupe » n’est ni plus ni moins qu’un forum facilitant les échanges et les interactions entre les membres qui le composent. C’est le forum 2.0. Visuellement, l’interface ressemble à celle d’une « page » mais la communication y est horizontale. Le « groupe » rassemble et fédère une communauté autour d’un sujet, d’un centre d’intérêt. Un membre poste un message, un peu à la manière des petites annonces que l’on trouve dans les journaux, et les autres membres répondent, commentent, critiquent, approuvent ou réfutent. Comme « Messenger », le « groupe » représente l’outil conversationnel par excellence dont l’instantanéité n’a rien à envier au premier. La grande différence avec la « page », c’est que sur un « groupe » le contenu est produit par les membres. Quel que soit leur statut – « top contributeur », passif, modérateur, administrateur, créateur du groupe –, tous les membres sont égaux devant la publication de contenu. Sous ce régime d’égalité absolue, un « simple » membre peut sans problème toucher plus de personnes que le créateur du groupe lui-même. Il suffit pour cela que sa publication soit jugée plus pertinente par les membres. La démocratie à l’état pur. L’administrateur du groupe incarne tout de même une fonction régalienne indispensable à toute vie en groupe. Plus qu’un simple communicant, il devient un facilitateur, un encadrant, un modérateur, un administrateur de communauté. Toutes les publications rédigées par les membres passent par lui, il les autorise ou non. Il peut accepter l’entrée de nouveaux membres ou non, il a même le pouvoir de bannir ceux qui contreviendraient aux règles et valeurs régissant les interactions au sein de la communauté. Malgré toutes ces prérogatives et mesures coercitives à sa disposition, bien mal inspiré serait l’administrateur de groupe qui n’écouterait pas les aspirations de ses membres, véritables poumons de son agora digitale. Un groupe est un réseau social au cœur du réseau social. Voire un État indépendant au sein de la planète Facebook. Pour paraphraser Abraham Lincoln, le groupe Facebook c’est le gouvernement des membres, par les membres, pour les membres.
Mais comment accède-t-on au contenu d’un « groupe » ? Il faut commencer par être membre et donc être accepté par l’administrateur ou coopté par l’un de ses utilisateurs. Ensuite, lorsque vous consultez votre propre « fil d’actualité », les publications du « groupe » apparaissent au même titre que les photos de vacances de votre belle-sœur, la devinette de votre neveu ou le dernier sketch de Florence Foresti.
Au début des années 2010, l’algorithme de Facebook ne gérant pas encore les publications de groupes comme un élément central de la vie de ses usagers, l’outil « groupe » est encore très confidentiel. Ce n’est pas clair ? Petite explication. Lorsque l’on se connecte sur Facebook, les premières places tout en haut du fil d’actualité, ou newsfeed en anglais, sont occupées par les contenus publiés par nos amis sur leur profil personnel, ainsi que par les publications des « pages » que l’on like et commente le plus.
« Sympas les photos de Juliette à Marrakech, je like. » « Trop drôle la petite charade de Mathias, je like. » « Excellent le dernier clip de l’équipe de France de foot, je like et je partage. » Et voilà pourquoi lors de la connexion suivante, tout en haut de votre fil, vous retrouvez les publications de Juliette, de Mathias et de l’équipe de France.
Pour avoir accès aux contenus de son « groupe », il faut faire défiler un long moment son fil d’actualité, ou bien aller directement sur l’espace dédié au groupe. À ce moment, cette contrainte technique limite fortement la visibilité du contenu publié sur les groupes et par ricochet la pertinence de ce canal de diffusion. Il va falloir attendre 2017 et une prise de parole de Zuckerberg à Chicago pour voir la tendance s’inverser. J’y reviendrai.
Le premier groupe que nous créons avec Luc et Jérémie, mes deux futurs associés et frères de cœur, est né d’une conversation banale de fin de soirée, pour ne pas dire d’after.
— Gros, t’as écouté le dernier mix de Richie Hawtin au Sónar ?
— Non, trop pas…
— Vas-y, faut que je te l’envoie, c’est de la boulette !
— OK, tu me le balances par e-mail ?
— C’est quoi ton adresse ? Bogossdu33 arobaz gmail point com ?
Ha, ha, ha ! Non, je ne l’utilise plus celle-là. Envoie-le-moi sur mon adresse pro.
— Vas-y donne-la-moi, je l’ai pas.
Et voilà comment est né « Échange de musique à distance ». Comme son nom l’indique, ce groupe Facebook répondait à un besoin essentiel : faciliter le partage de pépites musicales.
Comme moi, Luc habite à Paris où il fait des études d’architecture. Et comme tous les provinciaux installés dans la capitale, il est régulièrement contacté par des proches, des potes, des potes de potes, des proches de potes de potes, qui débarquent à Paname et qui galèrent pour trouver un appartement, un stage, un plan pour se faire un peu de tune. Tous les jours ou presque, on lui demande un coup de main. Et c’est comme cela que germe l’idée d’un groupe d’entraide pour les Bordelais à Paris. Nous sommes le 25 novembre 2011, très tard dans la nuit. Luc inaugure le groupe « Wanted Bons Plans » – le nom a changé depuis – et lance l’invitation à ses 600 friends, dont Jérémi...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Quatrième de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. 1
  6. 2
  7. 3
  8. 4
  9. 5
  10. 6
  11. 7
  12. 8
  13. Antoine, Margaux et Joaquim
  14. 9
  15. 10
  16. 11
  17. 12
  18. Nicole
  19. 13
  20. Dey Esse
  21. 14
  22. 15
  23. Sarah
  24. 16
  25. 17
  26. 18
  27. 19
  28. 20
  29. 21
  30. 22
  31. 23
  32. 24
  33. 25
  34. 26
  35. Épilogue