Marc Chagall et Ćuvres d'art
Sylvie Forrestier
- 61 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
Marc Chagall et Ćuvres d'art
Sylvie Forrestier
Ă propos de ce livre
Marc Chagall (Vitebsk, 1887 â Saint-Paul-de-Vence, 1985)Chagall est nĂ© dans une famille juive de stricte obĂ©dience pour laquelle l'interdit de reprĂ©sentation de la figure humaine avait valeur de dogme. AprĂšs un Ă©chec Ă l'examen d'entrĂ©e Ă l'Ă©cole des Arts et MĂ©tiers du baron Stieglitz, Chagall intĂšgre plus tard celle fondĂ©e par la SociĂ©tĂ© impĂ©riale d'encouragement des Beaux-Arts dirigĂ©e par Nicolas Roerich.En 1910, il s'installe Ă Paris qui sera son «second Vitebsk ». Chagall retrouve Ă la Ruche de nombreux compatriotes attirĂ©s, eux aussi, par le prestige de Paris. Lipchitz, Zadkine, Archipenko, Soutine qui maintiendront, autour du jeune peintre, le parfum de sa terre natale. Les auteurs des premiĂšres Ă©tudes sur Chagall relevaient dĂ©jĂ que Paris avait influencĂ© sa maniĂšre picturale, avait apportĂ© une nervositĂ© frĂȘle et une nettetĂ© aux lignes qui rĂ©pondent avec assurance et justesse Ă la couleur et pour beaucoup, la commandent. L'observateur le plus attentif, le plus passionnĂ©, se rĂ©vĂšle parfois incapable de distinguer le Chagall «de Paris » du Chagall «de Vitebsk ».L'artiste n'est pas contradictoire ni «dĂ©doublĂ© », mais il demeurait constamment ouverts, regardant en lui et autour de lui, considĂ©rant le monde environnant, les idĂ©es de son Ă©poque, les souvenirs du passĂ©. Chagall est douĂ© d'une sorte «d'immunitĂ© stylistique », il s'enrichit sans rien dĂ©truire de sa propre structure. Il s'enthousiasme, apprend en toute ingĂ©nuitĂ©, se dĂ©fait de la maladresse juvĂ©nile, mais sans perdre son «authenticitĂ© ». Parfois, c'est comme s'il regardait le monde Ă travers le prisme magique de l'Ă©cole de Paris.Alors il engage un jeu tout en finesse et en sĂ©rieux avec les dĂ©couvertes du tournant du siĂšcle, alors l'adolescent se considĂšre, ironique et songeur, dans un miroir oĂč s'unissent tout naturellement les acquis picturaux de CĂ©zanne, la spiritualisation fragile de Modigliani, les rythmes complexes des plans qui rappellent les expĂ©riences des premiers cubistes (Autoportrait devant le chevalet, 1914).Cependant, au-delĂ des analyses qui, aujourd'hui, Ă©clairent les sources judĂ©o-russes du peintre, les filiations formelles hĂ©ritĂ©es ou empruntĂ©es, mais toujours sublimĂ©es, une part de mystĂšre demeure dans l'art de Chagall. Ce mystĂšre tient peut-ĂȘtre Ă la nature mĂȘme de cet art qui puise dans le souvenir.