Albrecht DĂŒrer et Ćuvres d'art
Victoria Charles
- 72 pages
- French
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Albrecht DĂŒrer et Ćuvres d'art
Victoria Charles
Ă propos de ce livre
Albrecht DĂŒrer (Nuremberg, 1471â1528)DĂŒrer est le plus grand artiste allemand et le plus reprĂ©sentatif de l'esprit germanique. Comme LĂ©onard, c'Ă©tait un homme extrĂȘmement attirant physiquement, dotĂ© de maniĂšres charmantes, de conversations agrĂ©ables et de grandes capacitĂ©s intellectuelles. Il Ă©tait trĂšs versĂ© dans les sciences et les mathĂ©matiques, et son don pour le dessin Ă©tait extraordinaire. DĂŒrer est plus rĂ©putĂ© pour ses gravures sur bois et sur cuivre que pour ses peintures.Dans les deux pourtant, l'adresse de la main est au service de l'observation la plus minutieuse et de l'Ă©tude analytique du personnage et de la structure de la forme. DĂŒrer ne possĂ©dait cependant pas la sensibilitĂ© de LĂ©onard pour la beautĂ© abstraite et la grĂące idĂ©ale; au lieu de cela, il Ă©tait habitĂ© par une profonde gravitĂ©, un intĂ©rĂȘt manifeste pour l'humanitĂ© et une inventivitĂ© plus dramatique. DĂŒrer admirait beaucoup Luther et, dans son oeuvre, on retrouve les aspects les plus puissants de la doctrine du rĂ©formateur. Celle-ci est trĂšs sĂ©rieuse et sincĂšre; trĂšs humaine, elle s'adresse aux coeurs et Ă l'entendement des masses. Nuremberg, sa ville natale, Ă©tait devenu le point nĂ©vralgique de l'impression en Europe et le principal distributeur de livres du continent. Par consĂ©quent, l'art de la gravure sur bois et sur cuivre, que l'on peut ualifier de branche picturale de l'impression, Ă©tait trĂšs encouragĂ©. DĂŒrer sut tirer tous les avantages de cette situation. La Renaissance en Allemagne Ă©tait un mouvement plus moral et intellectuel qu'artistique, en partie Ă cause du climat et de la situation sociale. En effet, la sensibilitĂ© envers la grĂące et la beautĂ© idĂ©ales se nourrit de l'Ă©tude de la forme humaine, et celle-ci s'est bien plus souvent Ă©panouie dans les pays mĂ©ridionaux. Mais Albrecht DĂŒrer possĂ©dait un gĂ©nie trop puissant pour se laisser conquĂ©rir. Il demeura aussi rofondĂ©ment germanique que l'Ă©tait, avec son sens tumultueux du tragique, son contemporain Mathias GrĂŒnewald, un visionnaire fantastique, hostile Ă toutes les sĂ©ductions italiennes. Comme LĂ©onard, DĂŒrer se situait aux confins entre deux mondes, celui de l'Ăšre gothique et celui de l'Ăąge moderne, et Ă la frontiĂšre entre deux formes d'art, Ă©tant graveur et dessinateur plus que peintre.