Michel-Ange et Ćuvres d'art
EugĂšne MĂŒntz
- 72 pages
- French
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Michel-Ange et Ćuvres d'art
EugĂšne MĂŒntz
Ă propos de ce livre
Michel-Ange (Michelangelo Buonarroti) (Caprese, 1475 â Rome, 1564)Michel-Ange, comme LĂ©onard de Vinci, avait plusieurs cordes Ă son arc et Ă©tait Ă la fois sculpteur, architecte, peintre et poĂšte. Il porta Ă leur apothĂ©ose le mouvement musculaire et l'effort, Ă©quivalents plastiques de la passion, Ă ses yeux. Il façonna son dessin, le poussant jusqu'aux limites extrĂȘmes des possibilitĂ©s de son Ăąme tourmentĂ©e. Il n'y a aucun paysage dans la peinture de Michel-Ange. Toutes les Ă©motions, toutes les passions, toutes les pensĂ©es de l'humanitĂ© furent personnifiĂ©es dans les corps nus des hommes et des femmes. Il ne les conçut presque jamais dans l'immobilitĂ© ou le repos.Michel-Ange devint peintre pour exprimer Ă travers un matĂ©riau plus mallĂ©able ce qui animait sa nature titanesque, ce que son imagination de sculpteur voyait, mais que la sculpture lui refusait. Ainsi cet admirable sculpteur devint le rĂ©ateur des dĂ©corations les plus lyriques et les plus Ă©piques jamais vues dans l'histoire de la peinture: les fresques de la chapelle Sixtine au Vatican. La profusion des inventions dissĂ©minĂ©es sur cette vaste surface est merveilleuse. Ce sont en tout 343 personnages principaux qui sont reprĂ©sentĂ©s avec une variĂ©tĂ© d'expressions prodigieuse, plusieurs de taille colossale, Ă cĂŽtĂ© de figures plus secondaires introduites pour leur effet dĂ©coratif. Le crĂ©ateur de ce vaste plan n'avait que trente-quatre ans lorsqu'il s'attela au projet.Michel-Ange nous oblige Ă Ă©largir notre conception du beau. Pour les Grecs, le critĂšre Ă©tait la beautĂ© physique, mais Michel-Ange, sauf dans quelques exceptions, comme sa peinture d'Adam sur le plafond de la chapelle Sixtine, et ses sculptures de la PietĂ , ne prĂȘtait que peu d'attention Ă la beautĂ©. Bien que maĂźtrisant parfaitement l'anatomie et les lois de la composition, il osait les ignorer toutes deux, si nĂ©cessaire, afin de suivre son idĂ©e: exagĂ©rer les muscles de ses personnages, et mĂȘme les placer dans des positions inappropriĂ©es au corps humain. Dans son ultime fresque, celle du Jugement dernier sur le mur de l'autel de la chapelle, il laissa se dĂ©verser le torrent de son Ăąme. Qu'Ă©taient les rĂšgles en comparaison d'une souffrance intĂ©rieure qui devait s'Ă©pancher? C'est Ă juste titre que les Italiens de son temps parlaient de la terribilitĂ de son style. Michel-Ange fut le premier Ă donner Ă la forme humaine la possibilitĂ© d'exprimer toute une variĂ©tĂ© d'Ă©motions psychiques. Dans ses mains, elle devint un instrument duquel il jouait, comme un musicien sur son orgue, en tirant des thĂšmes et des harmonies d'une diversitĂ© infinie. Ses personnages transportent notre imagination bien au-delĂ de la signification personnelle des noms qui leur sont attachĂ©s.