Les Presses de lâUniversitĂ© dâOttawa (PUO) sont fiĂšres dâĂȘtre la plus ancienne maison dâĂ©dition universitaire francophone au Canada et le seul Ă©diteur universitaire bilingue en AmĂ©rique du Nord. Depuis 1936, les PUO « enrichissent la vie intellectuelle et culturelle », en publiant, en français et en anglais, des livres Ă©valuĂ©s par les pairs et primĂ©s, dans le domaine des arts et lettres et des sciences sociales.
Correction dâĂ©preuves : Nadine Elsliger
Mise en page : Ădiscript enr.
Maquette de la couverture : Ădiscript enr.
Illustrations et photo page couverture : Antonine Maillet (photographe Paul Labelle)
DĂ©tail sur couverture et intĂ©rieur : Charlottetown revisitĂ©e, 1964, par Jean Paul Lemieux (1904-1990), huile sur toile, 197,2 Ă 380,4 cm, CommandĂ© avec des fonds de Samuel et Saidye Bronfman, MontrĂ©al, 1964 (autorisation de reproduction de Gestion A.S.L. Inc., sociĂ©tĂ© dĂ©tentrice des droits dâauteur de Jean-Paul Lemieux).
Détail sur couverture et frontispice : La médaille Symons a été créée pour le Centre des arts de la Confédération par Dora de Pédery-Hunt (1913-2008), sculpteure canadienne, rendue célÚbre pour ses sculptures sur médailles et piÚces de monnaie.
Photos (intérieur) : Louise Vessey
Catalogage avant publication de BibliothĂšque et Archives Canada
Maillet, Antonine, 1929-, auteur
Les trĂ©sors cachĂ©s / lâHonorable Antonine Maillet, laurĂ©ate de la mĂ©daille
Symons en 2016 = Our hidden treasures / the Honourable Antonine Maillet,
2016 recipient of the Symons medal.
(Collection de la médaille Symons = The Symons medal series)
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
Texte en français et en anglais disposĂ© tĂȘte-bĂȘche.
ISBN 978-0-7766-2587-4 (couverture souple)
ISBN 978-0-7766-2588-1 (PDF)
ISBN 978-0-7766-2589-8 (EPUB)
ISBN 978-0-7766-2590-4 (Kindle)
1. Langage et culture â Canada. 2. Multiculturalisme â Canada. 3. Canada â Relations raciales. I. Maillet, Antonine, 1929-. TrĂ©sors cachĂ©s. II. Maillet, Antonine, 1929-. TrĂ©sors cachĂ©s. Anglais. III. Centre des arts de la confĂ©dĂ©ration, organisme de publication IV. Titre. V. Titre: Our hidden treasures. VI. Collection : Symons medal series
FC95.5.M34 2017 | 306.44â60971 | C2017-905506-2F |
| | C2017-905507-0F |
DépÎt légal : 2017
BibliothĂšque et Archives Canada
BibliothÚque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de lâUniversitĂ© dâOttawa, 2017
Les PUO sont reconnaissantes de lâappui financier Ă leur programme dâĂ©dition quâoffrent le gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de lâOntario, la FĂ©dĂ©ration canadienne des sciences humaines par lâintermĂ©diaire des Prix dâauteurs pour lâĂ©dition savante, et lâUniversitĂ© dâOttawa.
Les Presses de lâUniversitĂ© dâOttawa sont fiĂšres de sâassocier au Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration pour publier ce volume inaugural de la Collection de la mĂ©daille Symons, qui honore des personnes ayant contribuĂ© de façon exceptionnelle Ă la sociĂ©tĂ© canadienne.
Table des matiĂšres
Avant-propos
Introduction
Lâhonorable Wade MacLauchlan
Les trésors cachés
Antonine Maillet
Postface La Grande Ămancipation : les Acadiens dans le monde dâaujourdâhui
Margaret Conrad
Notes biographiques
Centre des arts de la Confédération, lauréats de la médaille Symons
Avant-propos
DĂ©cernĂ©e chaque annĂ©e par le Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration Ă un laurĂ©at ayant contribuĂ© de façon exceptionnelle Ă la sociĂ©tĂ© canadienne, la mĂ©daille Symons est lâune des distinctions les plus prestigieuses au Canada.
FondĂ© en 1964 pour marquer le centenaire de la ConfĂ©rence de Charlottetown, premiĂšre Ă©tape vers la genĂšse de la nation canadienne, le Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration est lâinstitution commĂ©morative nationale Ă©tablie en lâhonneur des PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration. Cent ans plus tĂŽt, ceux-ci se rĂ©unissaient Ă la Province House, lâAssemblĂ©e lĂ©gislative de lâĂle-du-Prince-Ădouard logĂ©e dans un Ă©lĂ©gant Ă©difice nĂ©oclassique, pour discuter de lâunion des provinces de lâAmĂ©rique du Nord britannique. En 1867, cette union donnait naissance au Canada tel quâon le connaĂźt aujourdâhui.
Toute la population du Canada a jouĂ© un rĂŽle dans lâĂ©tablissement du Centre comme institution nationale qui honore les PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration, car toutes les provinces, de mĂȘme que le gouvernement fĂ©dĂ©ral, se sont engagĂ©es Ă verser 15 cents par habitant pour sa construction. CâĂ©tait la premiĂšre fois que les provinces acceptaient de verser des fonds pour une institution situĂ©e hors de leurs frontiĂšres. Le Centre, qui occupe tout un pĂątĂ© de maisons, se trouve Ă proximitĂ© de la Province House Ă Charlottetown, site historique de la confĂ©rence de 1864. Il comprend plusieurs salles de spectacle, un musĂ©e dâart, un restaurant et une boutique de cadeaux.
En tant que seule institution commĂ©morative canadienne Ă©tablie en lâhonneur des PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration, le Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration a pour mandat dâinspirer la population canadienne et de lâinciter Ă cĂ©lĂ©brer la naissance et lâĂ©volution de la ConfĂ©dĂ©ration canadienne grĂące aux arts visuels et aux arts de la scĂšne, Ă lâĂ©ducation artistique, au patrimoine et aux initiatives publiques, comme la mĂ©daille Symons. Lors de lâinauguration du Centre par Sa MajestĂ© la reine Ălizabeth le 6 octobre 1964, le premier ministre de lâĂ©poque, le trĂšs honorable Lester B. Pearson, a dĂ©clarĂ© : « [LâĂ©difice commĂ©moratif des PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration] rend hommage aux cĂ©lĂšbres fondateurs de notre ConfĂ©dĂ©ration. Il est aussi vouĂ© Ă encourager lâenrichissement de lâesprit et le dĂ©lice du cĆur, ces notions intangibles, mais prĂ©cieuses, qui donnent sens aux sociĂ©tĂ©s et aident Ă en faire une civilisation et une culture. »
La prĂ©sentation annuelle de la mĂ©daille Symons aide le Centre Ă jouer ce rĂŽle : encourager ce qui donne sens Ă la sociĂ©tĂ© canadienne et ce qui en fait une civilisation et une culture. Ainsi la population canadienne a-t-elle lâoccasion de reconnaĂźtre une contribution exceptionnelle Ă notre sociĂ©tĂ© et de rĂ©flĂ©chir Ă son identitĂ© et Ă son avenir. Lâattribution de la mĂ©daille est lâoccasion, pour le laurĂ©at, de prononcer une grande confĂ©rence sur lâĂ©tat de la ConfĂ©dĂ©ration canadienne et sur sa place dans le monde. Il sâagit lĂ dâune plateforme nationale permettant de discuter de lâĂ©tat actuel et futur de notre pays et de ses perspectives sur la scĂšne internationale contemporaine. La cĂ©rĂ©monie de la mĂ©daille Symons et la causerie qui lâaccompagne ont gĂ©nĂ©ralement lieu Ă lâautomne, Ă Charlottetown, pour marquer lâanniversaire de la rencontre des PĂšres de la ConfĂ©dĂ©ration en 1864.
La mĂ©daille a Ă©tĂ© nommĂ©e en lâhonneur du professeur Thomas H.B. Symons, grand ami du Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration et membre de son conseil dâadministration pendant plusieurs annĂ©es. Premier recteur de lâuniversitĂ© Trent, en Ontario, le professeur Symons est bien connu pour ses recherches en Ă©tudes canadiennes, surtout dans les domaines de politiques publiques, notamment en matiĂšre de culture, dâhistoire et dâĂ©ducation.
Depuis 2004, le Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration a honorĂ© seize grands Canadiens : lâhonorable Jean Charest, ancien premier ministre du QuĂ©bec (2004), lâhonorable Roy McMurtry, ancien procureur gĂ©nĂ©ral et juge en chef de lâOntario (2005), Mark Starowizc, communicateur distinguĂ© (2006), lâhonorable Peter Lougheed, ancien premier ministre de lâAlberta, et lâhonorable John Crosbie, ancien ministre fĂ©dĂ©ral et lieutenant-gouverneur de Terre-Neuve-et-Labrador (2007), Ian Wilson, ancien archiviste national, et la trĂšs honorable Beverley McLaughlin, juge en chef du Canada (2008), Mary Simon, dirigeante inuke, ancienne diplomate canadienne et prĂ©sidente du Conseil de lâArctique (2009), le trĂšs honorable David Johnston, gouverneur gĂ©nĂ©ral du Canada (2010), Ivan Fellegi, ancien statisticien en chef du Canada (2011), David Suzuki, cĂ©lĂšbre Ă©cologiste et communicateur (2012), Son Altesse Royale le Prince de Galles (2014), Stephen Lewis, ancien chef du Nouveau parti dĂ©mocratique de lâOntario et ancien ambassadeur aux Nations Unies (2014), et Paul Gross, comĂ©dien et rĂ©alisateur canadien de renom (2015).
La rĂ©cipiendaire 2016 de la mĂ©daille Symons est Antonine Maillet, romanciĂšre, dramaturge et universitaire acadienne, et lâune des plus grandes Ă©crivaines de la littĂ©rature canadienne. Sa piĂšce La Sagouine (1971) sâest sâimposĂ©e comme un classique du thĂ©Ăątre franco-canadien. Son roman PĂ©lagie-la-Charrette (1979) fut la premiĂšre oeuvre non europĂ©enne Ă recevoir le Prix Goncourt, le prix littĂ©raire le plus prestigieux en France. PĂ©lagie a rendu Antonine Maillet cĂ©lĂšbre en France, et plus dâun million dâexemplaires y ont Ă©tĂ© vendus.
La Sagouine et PĂ©lagie comptent parmi les plus grandes figures emblĂ©matiques crĂ©Ă©es par un Ă©crivain canadien. La Sagouine est un soliloque prononcĂ© par le personnage Ă©ponyme de la piĂšce, une laveuse de planchers acadienne, personnage auquel la comĂ©dienne Viola LĂ©ger, qui lâa frĂ©quemment incarnĂ©, est intimement associĂ©e. PĂ©lagie-la-Charrette, câest lâhistoire du peuple acadien qui, aprĂšs le Grand DĂ©rangement de 1755, entame le long et difficile retour Ă la terre natale. Cette Ă©popĂ©e cĂ©lĂšbre la dĂ©termination et la volontĂ© de vivre des Acadiens, notamment chez la chef des dĂ©portĂ©s, PĂ©lagie. Comme La Sagouine, PĂ©lagie-la-Charrette cĂ©lĂšbre Ă©galement la langue riche, colorĂ©e et distincte des Acadiens, quâAntonine Maillet a tant fait pour prĂ©server et cĂ©lĂ©brer.
Lâimaginaire littĂ©raire dâAntonine Maillet a inspirĂ© la crĂ©ation du Pays de la Sagouine, un remarquable parc thĂ©matique sur lâhistoire et la culture acadiennes, situĂ© tout prĂšs de Bouctouche, au Nouveau-Brunswick, oĂč elle est nĂ©e et garde toujours une rĂ©sidence dâĂ©tĂ©. Depuis plus de vingt ans, Le Pays de la Sagouine insuffle vie Ă lâhistoire acadienne, passĂ©e et prĂ©sente.
Lâhonorable Antonine Maillet est nĂ©e en 1929 Ă Bouctouche, au Nouveau-Brunswick, et habite Ă MontrĂ©al, au QuĂ©bec. Elle est titulaire dâun baccalaurĂ©at et dâune maĂźtrise de lâUniversitĂ© de Moncton, et dâun doctorat en littĂ©rature de lâUniversitĂ© Laval. Elle a enseignĂ© la littĂ©rature et le folklore Ă lâUniversitĂ© Laval ainsi quâĂ lâUniversitĂ© de MontrĂ©al.
Les succĂšs de La Sagouine et de PĂ©lagie-la-Charrette ont propulsĂ© Antonine Maillet Ă lâavant-scĂšne de la littĂ©rature de langue française â non seulement canadienne, mais mondiale. Elle est lâauteure dâune cinquantaine de livres, dont des romans, des recueils de nouvelles, des piĂšces de thĂ©Ăątre, des essais et des traductions (y compris des traductions vers le français de Shakespeare, Ben Jonson et George Bernard Shaw). Son plus rĂ©cent ouvrage, Lettres de mon phare, paru en 2016, est un recueil de rĂ©flexions, dâhistoires et de souvenirs quâelle a Ă©crit dans son studio de Bouctouche â studio ayant la forme dâun phare et donnant la vue sur le dĂ©troit de Northumberland, face Ă lâĂle-du-Prince-Ădouard.
LâĆuvre remarquable dâAntonine Maillet, traduit dans de nombreuses langues, est une immense contribution Ă la littĂ©rature de langue française au Canada et dans le monde et confĂšre Ă lâĂ©crivaine le statut dâambassadrice non officielle mais bien-aimĂ©e des Acadiens.
Dans son allocution de la mĂ©daille Symons, Antonine Maillet dĂ©crit sa propre redĂ©couverte des trĂ©sors cachĂ©s issus de la tradition orale acadienne, de mĂȘme que le rĂŽle de la culture populaire acadienne dans la prĂ©servation de la richesse linguistique de la France du XVIe siĂšcle. En effet, lâAcadie a prĂ©servĂ© la langue et le vocabulaire propres au français de cette Ă©poque, qui prĂ©cĂšde la rĂ©forme de la langue du XVIIe siĂšcle ; ceux-ci ont Ă©tĂ© source dâinspiration pour ses propres Ćuvres. En montrant sa propre expĂ©rience et la vitalitĂ© de la culture acadienne, elle demande si le Canada aura la sagesse nĂ©cessaire pour chĂ©rir et prĂ©server ses nombreuses cultures et leurs joyaux culturels. Elle met le Canada au dĂ©fi de devenir un chef de file mondial en matiĂšre de reconnaissance et de conservation culturelles, et de paver la voie vers lâavĂšnement des « peuples confĂ©dĂ©rĂ©s » sur toute la planĂšte, oĂč chaque culture y trouvera la place qui lui est due.
Le Centre des arts de la ConfĂ©dĂ©ration est ravi dâavoir pu compter sur Margaret Conrad pour rĂ©pondre Ă lâallocution dâAntonine Maillet lors de la cĂ©rĂ©monie dâattribution de la mĂ©daille Symons 2016. ...