Planification de formations en santé
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Planification de formations en santé

Guide des bonnes pratiques

Pierre Jean, Jeanne Drouin, Jean Roy

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Planification de formations en santé

Guide des bonnes pratiques

Pierre Jean, Jeanne Drouin, Jean Roy

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À propos de ce livre

Concevoir une activitĂ© de formation peut ĂȘtreintimidant; rĂ©former tout un programme d'Ă©tudes l'estd'autant plus. Voici un guide pratique de planificationdes apprentissages Ă  l'intention des formateurs quin'ont pas nĂ©cessairement une longue expĂ©riencedans le domaine.
Principalement conçu pour les enseignants et lesresponsables de la formation des professionnels de lasanté, ainsi que les professeurs universitaires, cetouvrage propose une démarche qui peut servir à laplanification de tout un programme d'études, uneformation continue ou un stage. L'approcheexpérientielle est privilégiée et cinq études de cas enont émergé, émanant du Canada et de pays émergents.Le langage est simple, évitant le jargon des experts enpédagogie. De plus, une série de tableaux récapitulatifspermet de s'y retrouver rapidement.
Fondé sur les théories du changement et sur lesprincipes de la planification systématique desapprentissages, ce guide, qui se veut pratique, est issudu monde médical mais est tout à fait pertinent pourles autres sciences de la santé et les autres disciplinesprofessionnelles.
Ce livre est publié en français.
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Designing training activities can be intimidating; reforming an entire study program may be utterly daunting. Here is a practical guide to planning various types of educational programs, for instructors who do not necessarily have much experience in this regard.
This book is intended for teachers, administrators charged with training health care professionals, as well as professors. The method can be adapted to an entire study program, a professional development activity, or an internship. Based on an experiential approach, it offers five case studies from Canada and from emerging countries. It uses plain language, avoiding the jargon of pedagogical experts. It also includes a series of summary tables that enable the reader to quickly find what they need.
Originally born from the medical training program design, this simple book is entirely suited to other health science disciplines as well as other professional disciplines such as management and law.
This book is published in French.

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Informations

Année
2019
ISBN
9782760326545

PARTIE II

CHAPITRE 2

PremiĂšre Ă©tude de cas : rĂ©forme des Ă©tudes mĂ©dicales Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al

L’approche expĂ©rientielle exige que la pratique prĂ©cĂšde la thĂ©orie, que l’expĂ©rience mĂšne Ă  l’analyse avant d’en tirer des principes. Ainsi, avant de proposer des stratĂ©gies pour la planification et la mise en Ɠuvre de la rĂ©forme de programmes de formation mĂ©dicale, je vais dĂ©crire, dans cinq chapitres, les expĂ©riences que j’ai vĂ©cues dans cinq facultĂ©s de mĂ©decine ayant changĂ© profondĂ©ment leur curriculum. Les deux premiĂšres se sont dĂ©roulĂ©es Ă  MontrĂ©al et Ă  Sherbrooke, les suivantes en IndonĂ©sie et au Maroc, deux pays en Ă©mergence, et la derniĂšre au Laos, en voie de dĂ©veloppement. J’en dĂ©gagerai certaines leçons pouvant ĂȘtre utiles aux gens dĂ©sireux d’entreprendre un tel changement ou de crĂ©er un programme de formation. Plusieurs stratĂ©gies que l’on peut Ă©laborer en partant de l’analyse de rĂ©formes de programme s’appliquent aussi Ă  la crĂ©ation d’un programme. C’est pourquoi les cinq Ă©tudes de cas prĂ©sentĂ©es dans cet ouvrage sont consacrĂ©es Ă  des changements de programme plutĂŽt qu’à l’établissement de nouveaux programmes d’études. On ne peut pas changer un programme sans penser Ă  la planification et Ă  la mise en Ɠuvre d’un nouveau programme destinĂ© Ă  remplacer l’ancien.
La premiĂšre des cinq Ă©tudes de cas fait appel Ă  mon expĂ©rience vĂ©cue Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, d’abord comme membre fondateur de l’UnitĂ© de recherche et de dĂ©veloppement en Ă©ducation mĂ©dicale (URDEM), ensuite comme vice-doyen aux Ă©tudes, responsable de la prĂ©paration et de la mise en place d’un nouveau programme d’études mĂ©dicales. L’histoire de cette rĂ©forme a fait l’objet d’un ouvrage 1. Auparavant, je m’étais investi dans le changement de curriculum survenu Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine et des sciences de la santĂ© (FMSS) de l’UniversitĂ© de Sherbrooke 2 (UdeS), Ă©tude de cas exposĂ©e au chapitre 3.

2.1 CHANGER UN PROGRAMME D’ÉTUDES EN PLACE DEPUIS 1970

En 1988, Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, il a Ă©tĂ© sĂ©rieusement question pour la premiĂšre fois de changer le cursus des Ă©tudes mĂ©dicales mis en place en 1970. Un nouveau programme Ă©tait implantĂ© en 1993. La prĂ©paration de la rĂ©forme a donc durĂ© cinq annĂ©es. Il aura d’abord fallu qu’un besoin de changement se fasse sentir. Cela ne s’est pas fait sans difficultĂ©s. Comme quoi une rĂ©forme ne s’improvise pas ! Il faut y mettre le temps ! Ce n’est pas parce que l’on tire sur une fleur qu’on la fait pousser plus vite, dit le proverbe.
Au dĂ©but des annĂ©es 1950, un modĂšle de formation mĂ©dicale avait vu le jour Ă  la Case Western Reserve University de Cleveland 3. ModĂšle d’enseignement par systĂšme adoptĂ© par l’UniversitĂ© de MontrĂ©al en 1970, au moment oĂč la province de QuĂ©bec modifiait son systĂšme d’éducation collĂ©giale. Les collĂšges classiques cĂ©daient le pas aux collĂšges d’enseignement gĂ©nĂ©ral et professionnel (cĂ©geps) et le DiplĂŽme d’études collĂ©giales ouvrait la porte de l’universitĂ© aprĂšs 13 annĂ©es d’études, une annĂ©e plus tĂŽt que ne le permettait l’ancien baccalaurĂ©at. À l’occasion du changement de 1970, la FacultĂ© de mĂ©decine avait jugĂ© bon d’ajouter une annĂ©e Ă  son programme d’études de 1er cycle. Durant les trois premiĂšres annĂ©es d’un cours de cinq ans, l’enseignement – qui intĂ©grait toutes les disciplines Ă  l’intĂ©rieur des systĂšmes de l’organisme – se donnait sur le campus du Mont-Royal, les Ă©tudiants ne se rendant Ă  l’hĂŽpital que deux fois par mois pour assister Ă  des dĂ©monstrations cliniques. Ensuite, les Ă©tudiants passaient Ă  l’hĂŽpital les deux derniĂšres annĂ©es, annĂ©es d’externat, avant d’obtenir le diplĂŽme M.D.

2.2 LA RECHERCHE PLUTÔT QUE L’ENSEIGNEMENT

Les annĂ©es 1970 ont Ă©tĂ©, Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, des annĂ©es oĂč la recherche biomĂ©dicale a connu un essor extraordinaire. Les enseignants des sciences fondamentales devaient consacrer de plus en plus de temps Ă  la recherche et de moins en moins Ă  l’enseignement. De leur cĂŽtĂ©, les enseignants cliniciens Ă©taient d’abord sollicitĂ©s par le service aux patients, puis par la recherche et, enfin, lorsque le temps le leur permettait, par l’enseignement. Ce dernier Ă©tait peu valorisĂ©.
On confiait la formation prĂ©clinique Ă  plusieurs enseignants-chercheurs, dont chacun donnait seulement quelques leçons magistrales. Ainsi, ces derniers pouvaient consacrer plus de temps Ă  leurs patients ou Ă  leurs recherches. L’enseignement avait peu de poids dans l’avancement d’une carriĂšre universitaire. Un dossier de promotion Ă©tait Ă©valuĂ© Ă  l’aune des publications de recherche.

2.3 UNE TÊTE BIEN PLEINE, PLUTÔT QUE BIEN FAITE

Les leçons magistrales constituaient le plat principal du menu pĂ©dagogique et les Ă©tudiants devaient absorber de volumineux cahiers de notes prĂ©parĂ©s par les enseignants. Les cahiers permettaient Ă  ces derniers de dĂ©biter plus rapidement leur matiĂšre, les Ă©tudiants n’ayant plus Ă  prendre trop de notes durant les leçons. Par ailleurs, les cahiers rassuraient les Ă©tudiants quant aux questions posĂ©es lors des examens. En effet, une entente tacite entre enseignants et Ă©tudiants voulait qu’on trouve toutes les rĂ©ponses aux questions d’examen dans les cahiers de notes. Devant mĂ©moriser ces volumineux cahiers, la plupart des Ă©tudiants n’avaient ni le temps ni la motivation pour consulter les manuels ou les ouvrages de rĂ©fĂ©rence, ce qui d’ailleurs n’aurait pas amĂ©liorĂ© leur performance aux examens. On connaĂźt l’importance de l’évaluation dans un programme : « Evaluation drives the curriculum. » Nos Ă©tudiants, comme ceux du monde entier, apprenaient rapidement les rĂšgles du jeu et adoptaient les stratĂ©gies les plus efficaces pour rĂ©ussir aux examens. Les questions Ă  choix multiples (QCM) mesuraient davantage la mĂ©morisation des faits et des dĂ©tails que la comprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes.
Un petit nombre de professeurs soucieux de la qualitĂ© de la formation dispensĂ©e aux Ă©tudiants en mĂ©decine devenaient de plus en plus critiques et de moins en moins satisfaits de cette formation. Ils ont constatĂ© une fragmentation croissante des enseignements, vu l’accroissement des connaissances et du nombre d’enseignants. Ils ont ressenti un besoin de changement de programme. Ils dĂ©ploraient le bourrage de crĂąne des apprenants. Ils partageaient le souci de Montaigne : « Mieux vaut une tĂȘte bien faite qu’une tĂȘte bien pleine. » On transmettait un savoir sans aider les Ă©tudiants Ă  apprendre Ă  raisonner. Les cliniciens se plaignaient qu’une fois dans les hĂŽpitaux, les Ă©tudiants semblaient avoir oubliĂ© ce qu’on leur avait enseignĂ© sur les bancs de la facultĂ© au cours des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Personnellement, lors de mes consultations Ă  l’HĂŽpital de MontrĂ©al pour enfants, j’étais Ă©tonnĂ© de rencontrer des Ă©tudiants auxquels j’avais enseignĂ© la gĂ©nĂ©tique mĂ©dicale trois ans plus tĂŽt et qui avaient tout oubliĂ© des lois de la transmission de l’hĂ©rĂ©ditĂ©. Je devais me rendre Ă  l’évidence et me dire : « Je leur avais tout enseignĂ© et ils n’ont rien appris ! » Je me suis rendu compte que pour se rappeler ce que l’on a appris, il faut l’avoir appris dans un contexte similaire Ă  celui de son utilisation. La leçon magistrale et la salle de cours sont assez Ă©loignĂ©es du contexte de la pratique mĂ©dicale.
Par ailleurs, les annĂ©es prĂ©cliniques laissaient peu de place Ă  l’apprentissage des gestes, des attitudes et des comportements. Il fallait attendre la fin de la troisiĂšme annĂ©e pour initier les Ă©tudiants de façon systĂ©matique Ă  la dĂ©marche clinique lors d’un stage de sĂ©miologie et de propĂ©deutique. Alors les Ă©tudiants commençaient vraiment leur apprentissage des habiletĂ©s cliniques et des relations interpersonnelles.
Le programme Ă©chappait dans une large mesure Ă  l’autoritĂ© de la FacultĂ© : les dĂ©partements, sinon chaque enseignant, contrĂŽlaient le contenu d’un programme qui aurait dĂ» ĂȘtre supradĂ©partemental. Les enseignants ne communiquaient pas entre eux, compliquant toute tentative d’intĂ©grer les enseignements de disciplines diffĂ©rentes dans un mĂȘme systĂšme.

2.4 INSATISFACTION DES ÉTUDIANTS

Le mĂ©contentement Ă  l’endroit du programme venait Ă©galement de quelques gestionnaires de programme et des Ă©tudiants. Ces derniers ne se gĂȘnaient pas pour transmettre leurs griefs aux personnes responsables. En effet, Ă  la fin de chaque cours, les dĂ©lĂ©guĂ©s Ă©tudiants rĂ©digeaient un rapport d’évaluation, souvent dĂ©vastateur. De plus, en arrivant en stage Ă  l’hĂŽpital, les Ă©tudiants avouaient leur inconfort puisque mal prĂ©parĂ©s.

2.5 UN LEADERSHIP PÉDAGOGIQUE

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, un petit noyau d’enseignants sensibles et rĂ©ceptifs au besoin de changement se forma dans notre facultĂ©. Cela dĂ©coulait de trois facteurs : un leadership en Ă©ducation, un doyen ouvert Ă  la fonction pĂ©dagogique d’une facultĂ© et la formation de professeurs en pĂ©dagogie mĂ©dicale.

Un noyau de leaders en pédagogie médicale

Au moment de la rĂ©forme prĂ©cĂ©dente (annĂ©es 1970), je m’étais intĂ©ressĂ© Ă  la pĂ©dagogie mĂ©dicale, suivant plusieurs ateliers de formation offerts par le service pĂ©dagogique de notre universitĂ©. Responsable de l’implantation de l’enseignement intĂ©grĂ© par systĂšmes, j’avais recouru aux services des conseillers pĂ©dagogiques de l’universitĂ©. Cette formation « en cours d’emploi » Ă©tait relativement sommaire. Quelques annĂ©es plus tard, le jeune orthopĂ©diste Jacques Des Marchais dĂ©cidait de dĂ©laisser ses patients pendant un an, pour obtenir une maĂźtrise en pĂ©dagogie mĂ©dicale de l’UniversitĂ© du Michigan. Ce milieu de recherche et dĂ©veloppement regroupait des personnes qui ont donnĂ© son statut universitaire Ă  la pĂ©dagogie mĂ©dicale.
VoilĂ  pour les dĂ©buts fort modestes de la formation pĂ©dagogique en mĂ©decine Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, oĂč dĂšs son retour, Jacques Des Marchais a assumĂ© un leadership pĂ©dagogique incontestĂ©. Il a mis en place pour chaque Ă©tudiant, Ă  la fin de la premiĂšre annĂ©e d’études, un stage d’immersion clinique de trois semaines auprĂšs d’un mĂ©decin exerçant en rĂ©gion, hors du milieu universitaire. Du dĂ©but Ă  la fin du stage, quatre Ă©tudiants envoyĂ©s dans la mĂȘme rĂ©gion et un superviseur clinique se rĂ©unissaient afin de partager leurs idĂ©es et de rĂ©flĂ©chir sur l’expĂ©rience vĂ©cue par chacun, consignĂ©e dans un carnet de stage extraordinairement riche. Ce stage a Ă©tĂ© Ă  l’origine d’un cours d’initiation Ă  la pĂ©dagogie mĂ©dicale, instaurĂ© en 1978 pour former les superviseurs cliniques Ă  leur nouveau rĂŽle d’encadrement. Pierre Delorme, interniste allergologue, appartenait Ă  ce premier groupe d’enseignants inscrits au cours de pĂ©dagogie.

Un doyen ouvert à la pédagogie crée une Unité de pédagogie médicale

En 1982, le doyen Yvon Gauthier, Ă©ducateur dans l’ñme et humaniste ouvert Ă  la pĂ©dagogie, a Ă©tabli une UnitĂ© de recherche et de dĂ©veloppement en Ă©ducation mĂ©dicale (URDEM). Jacques Des Marchais, assistant au vice-doyen pour la pĂ©dagogie mĂ©dicale, en est devenu le premier directeur. DĂšs le dĂ©part, Pierre Delorme et moi-mĂȘme nous sommes joints Ă  Jacques en tant que membres fondateurs. L’ouverture du doyen Ă  la pĂ©dagogie Ă©tait loin d’ĂȘtre partagĂ©e par le Conseil de la FacultĂ©. Aussi la crĂ©ation de l’URDEM n’a pas fait l’objet d’une rĂ©solution du Conseil, mais d’une dĂ©cision du doyen. À ses dĂ©buts, l’URDEM a conservĂ© un profil bas, afin de ne pas susciter l’antagonisme des directeurs de dĂ©partement, plus intĂ©ressĂ©s par la recherche scientifique de leurs professeurs que par l’enseignement. Par bonheur, les trois membres fondateurs provenaient d’horizons divers : Jacques un chirurgien, Pierre un interniste, et moi le chercheur issu des sciences fondamentales. L’URDEM a jouĂ© un rĂŽle important dans le processus de changement ayant menĂ© Ă  un nouveau curriculum en 1993. En initiant plusieurs enseignants Ă  la pĂ©dagogie mĂ©dicale, l’UnitĂ© a d’abord provoquĂ© ou accru leur perception d’un besoin de changement.

La formation d’enseignants Ă  la pĂ©dagogie mĂ©dicale

L’action de l’URDEM a surtout prĂ©sidĂ© Ă  un cours d’initiation Ă  la pĂ©dagogie. L’expĂ©rience, dĂ©crite en 1990 dans la revue de l’Association mĂ©dicale canadienne 4, nous a amenĂ©s Ă  former plus de 300 collĂšgues Ă  MontrĂ©al, Ă  Sherbrooke 5 et Ă  Ottawa. À partir de 1994, comme consultant international, j’ai adaptĂ© ce cours Ă  la formation des professionnels de la santĂ© de nombreux pays en dĂ©veloppement 6. À MontrĂ©al, cette formation pĂ©dagogique a permis Ă  des collĂšgues de diffĂ©rents milieux et dĂ©partements de mieux se connaĂźtre et de dĂ©velopper une vision commune des approches de l’éducation mĂ©dicale. Au fil des ans, l’URDEM a ainsi crĂ©Ă© un rĂ©seau de professeurs passionnĂ©s par l’enseignement, centrĂ©s sur les besoins de l’étudiant et de son apprentissage, et aptes Ă  l’aider Ă  cheminer avec efficacitĂ©. Ce rĂ©seau a Ă©tĂ© trĂšs utile au moment d’implanter le nouveau programme d’études et de former d’autres enseignants Ă  cette fin.
En conclusion, l’URDEM a contribuĂ© de façon significative Ă  la rĂ©forme par un soutien pĂ©dagogique majeur. D’autres acteurs ont Ă©galement jouĂ© un rĂŽle de premier plan. En plus du doyen Gauthier, les vice-doyens Guy Lamarche et Julien Lord ont largement influĂ© sur ce processus de changement.

2.6 DES PRESSIONS EXTERNES

Le changement de programme Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al n’aurait pas eu lieu sans de trĂšs fortes pressions externes. Trois facteurs ont crĂ©Ă© un contexte favorable Ă  la rĂ©forme : un programme d’études mĂ©dicales rĂ©volutionnaire dans la province voisine, une rĂ©flexion Ă  l’échelle du continent et un ...

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