Revue des incompris revue d'histoire des oubliettes
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Revue des incompris revue d'histoire des oubliettes

Le Réveil de l'Horloge de Célestin Louis Maxime Dubuisson aliéniste et poète

Agnès Bertomeu, Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie SERHEP, Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie SERHEP

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Le Réveil de l'Horloge de Célestin Louis Maxime Dubuisson aliéniste et poète

Agnès Bertomeu, Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie SERHEP, Société d'Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie SERHEP

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L'horloge était censée avoir tous les traits d'une horloge, mis à part donner l'heure. C'était une horloge comme si. Elle avait été fabriquée pendant la guerre de 14-18, en 1915, dans les montagnes perdues et enneigées de la Lozère par un homme placé à l'asile de Saint-Alban, pour le Dr. Louis Célestin Maxime Dubuisson, médecin-directeur par temps de guerre, mais aussi grand-père du futur Dr. Lucien Bonnafé, psychiatre connu pour son engagement dans la construction de la psychiatrie de secteur. Sur le battant on peut lire: "horas non numero nisi serenas", "Je ne sonne que les heures heureuses ", et cela a fait rêver. Voilà qu'elle s'est mise à parler et à raconter la longue histoire de la folie d'hier à aujourd'hui, dans les établissements où elle est assignée à vivre. Elle dit la continue résistance de ceux qui, soignants et soignés, refusèrent d'être de pâles figures du pouvoir et de la soumission, immobilisés, sédimentés au pays des horloges arrêtées.

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Informazioni

Anno
2015
ISBN
9782322020539
Edizione
1
Argomento
Histoire

L’asile de Saint-Alban

V
înt l’année 1914 et la déclaration de guerre. A 63 ans, le docteur Dubuisson était trop âgé pour être mobilisé. Il choisit pourtant d’abandonner le calme de sa retraite et de reprendre du service à l’hôpital public et à l’asile. Une grande partie du personnel masculin ayant été mobilisée, - y compris médecins et médecins directeurs -, le fonctionnement de ces établissements avait été bouleversé. De 1914 à 1915, à Saint-Alban, puis de 1915 à 1918, de retour à Braqueville, l’asile de Toulouse, le Dr. Dubuisson participera à la Grande Guerre et servira son pays en devenant médecin-directeur intérimaire, en remplacement de ses collègues partis au front.
L’asile de Saint-Alban où il arriva en 1914, avait été créé dans cette contrée inhospitalière en 1821 par le frère Hila-rion Tissot, moine, sorcier, créateur en son temps de nombreux asiles d’aliénés qu’il espérait voir devenir les lieux d’une vie « protégée » pour les fous. Il avait d’abord reçu les « femmes aliénées ». En 1824, le préfet avait racheté le château pour y ouvrir un asile d’aliénés départemental.
Pendant son séjour dans les montagnes et les neiges de Lozère, le Dr. Maxime Dubuisson découvrit et recueillit nombre d’œuvres artistiques de ses amis les fous. Il fit fabriquer par un des malades un lustre et une horloge en ferronnerie très finement ouvragés. Comme en témoignent les girouettes qui ornent les toits et les croix sculptées dans les cours d’église du village de Saint Alban, le travail du fer est une activité appréciée des villageois. Mais le lustre a quelque chose de particulier : il est ciselé, guilloché, jusque dans le moindre de ses détails : nervures des feuilles minutieusement gravées, pétales des fleurs sculptés, les petits boulons eux-mêmes sont travaillés avec une extraordinaire précision.
Fig.5. Chez Lucien Bonnafé. Déménagement du lustre © serhep
Fig. 5. Le lustre de Saint-Alban au Musée de la Serhep ©serhep
En 2006, selon la volonté de Lucien Bonnafé, le lustre et l’horloge ont été installés dans le Musée créé par la SERHEP à Ville-Evrard.
Les aléas que peut connaître un Musée hébergé par un établissement hospitalier n’ont pas permis que le lustre soit accroché d’une manière idéale, mais nous ne désespérons pas d’y arriver un jour.
Les services techniques de l’hôpital ayant décrété le plafond du Musée trop fragile, les ouvriers ont construit une sorte de hampe pour soutenir le lustre en l’accrochant en haut du mur Pas moyen de le faire placer au centre du plafond de l’immense salle de l’ancien Vestiaire occupée aujourd’hui par le Musée. A partir du moment où le lustre est accroché bien au centre du plafond et lorsqu’il est éclairé, toutes les petites fleurs et les sculptures de la ferronnerie se reflètent autour de lui.
Tel qu’il est pour le moment, les petites fleurs n’apparaissent que très partiellement et à l’heure où le jour commence à baisser. C’est à cette heure-là que le Musée atteint son apogée et que les lumières et les ombres dansent sur les murs.
A Saint-Alban, le Dr. Dubuisson avait fait la connaissance du sculpteur dessinateur Auguste Forestier, dont les œuvres servaient souvent de jouets aux enfants du pays.
Placé à l’asile pour avoir fait dérailler un train en installant des cailloux sur la voie, Auguste Forestier sculptait des merveilles avec les matériaux de rebut qu’il récupérait aux cuisines : cagettes, morceaux de bois, boutons, capsules, bouts de tissu, ficelle, os, etc. Forestier construisait ainsi des objets extraordinaires, des bateaux splendides avec tout leur équipage, des hommes coqs, des chars à bœufs, des animaux fantastiques.
Pour éviter de le contourner avec leurs troupeaux, les paysans traversaient l’asile avec eux, entrant par une des portes, sortant par l’autre. Forestier disposait sur leur chemin un petit éventaire avec ses productions artistiques, qu’il échangeait contre du chocolat, des œufs, du vin, des cigarettes. Il dessinait aussi. Maxime Dubuisson rapportera de Saint Alban des « Cahiers» merveilleux, composés des dessins de Forestier. Des années plus tard, en 2007, Madeleine Lommel, fondatrice avec ses amis de l’association L’ARACINE du premier Musée d’Art Brut de France à Neuilly sur Marne, en Seine Saint Denis, racontait que lorsqu’elle avait vus pour la première fois ces dessins un jour où Lucien Bonnafé les avait sortis d’un des tiroirs de l’immense armoire sculptée qui ornait son salon, elle, « avait tout de suite vu que c’étaient des dessins de Forestier !», - « Il n’y avait pas de doute disait-elle en ajoutant : Et dire qu’il y en a plein qui pensaient qu’il était incapable de dessiner ! ». Cependant, il semble que l’attribution des dessins à Forestier se fût perdue en chemin. Car on peut la trouver désignée par plusieurs auteurs, bien avant leur «redécouverte » par Madeleine Lommel.
Lucien Bonnafé aimait ces œuvres. Il était profondément, lui aussi, un artiste, en lien de profonde amitié, et de vraie connivence avec beaucoup d’autres. Cependant, si, pour lui, l’art avait une place de choix, c’était celle qui le liait à la réalité psychique, l’inconscient et la poésie. Ce qui restait quand même au premier plan, c’était toujours la question « Comment soigner ?, et son pendant hippocratique : « D’abord ne pas nuire ? ». Il s’intéressait peu aux débats esthétiques et aux exposés savants sur l’art. L’art était pour lui un enjeu de transformation de la vision du monde. Dans l’art du fou, il reconnaissait ce qu’en disait François Tosquelles : « un geste vers l’autre », de si loin qu’il soit venu.
Les cahiers d’Auguste Forestier, et de nombreuses pièces de l’ensemble réuni par Maxime Dubuisson, ont été, depuis, confiés par Lucien Bonnafé, sa fille Marie et notre société d’histoire, la SERHEP, au Musée d’Art Brut de Villeneuve d’Ascq. Plusieurs objets de grande valeur artistique sont cependant restés dispersés « dans la nature », au cours de différentes Expositions qui avaient eu lieu du vivant de Lucien Bonnafé, les exposants les ayant parfois gardés par devers eux. Mais Lucien Bonnafé tenait rigoureusement à jour les listes des œuvres qu’il prêtait généreusement, et nous ne désespérons pas de les voir un jour à nouveau rassemblées.
Lorsque Célestin Louis Maxime Dubuisson rapporta dans la maison de Figeac ses trésors de Saint-Alban, l’horloge, le lustre, les sculptures de Forestier, et les œuvres de « ses amis les fous », le petit Lucien les accueillit du haut de ses trois ans. C’est ainsi qu’il fut, comme il le disait : « dès sa tendre enfance, nourri par la Bête ».
A son retour de Saint-Alban, le Dr Célestin Louis Maxime Dubuisson avait repris à Toulouse la direction de son cher asile de BRAQUEVILLE, où il contribua à la création d’un service dont il était très fier : l’hôpital bénévole 5 bis, d’une capacité de 46 lits, destiné aux militaires « blessés mentaux ». Mais, « touché fin 1917 par une fièvre typhoïde compliquée d’une phlébite », il dut quitter « ses deux services » pour se retirer dans sa maison de Figeac avec ses enfants et ses cinq petits-enfants, parmi lesquels le petit Lucien.
Alors que, depuis sa retraite de Figeac, le grand-père écrivait au Grand Chancelier de la Légion d’Honneur pour obtenir la décoration que ses services lui avaient fait mériter, le petit Lucien Bonnafé qui avait grandi, atteignait sa treizième année. Il a très souvent décrit son enfance heureuse au milieu des œuvres de fous installés dans la maison familiale par son grand-père, et l’influence que cet art avait exercée sur lui « Je me dois d'attester que si je suis ce que je suis, c'est pour beaucoup à l'œuvre des fous et des folles que je le dois. Mes jouets d'enfant étaient surtout cadeaux de leur part (…). C’est probablement à cette heure que j'ai appris à ne pas traiter les productions des fous dont ma vie a été jonchée comme objets de regard pathologiste ».
Fig.6. Lettre de Dubuisson au Grand Chancelier de la Légion d'Honneur. 1925. Document conservé aux Archives Nationales de Pierrefitte sur Seine LH/818/36
Ce q...

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