Pouvoir et territoire au Québec depuis 1850
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Pouvoir et territoire au Québec depuis 1850

Harold Bérubé, Stéphane Savard

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Pouvoir et territoire au Québec depuis 1850

Harold Bérubé, Stéphane Savard

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Depuis l'époque du régime seigneurial jusqu'à l'élaboration du Plan Nord, pouvoir et territoire ont toujours été intimement liés. Comment le pouvoir s'exerce-t-il sur le territoire et, inversement, comment le territoire influence-t-il de façon déterminante le pouvoir? Alors que cette relation bidirectionnelle a parfois été explicitement ou implicitement évoquée dans certains travaux d'historiens, de géographes, de politologueset de sociologues, elle n'a étonnamment jamais fait l'objet d'une réflexion plus globale et synthétique dans le contexte québécois. En réunissant des chercheurs aux horizons multiples, tout en ancrant l'analyse dans une perspective résolument historique, ce collectif entend poser les premiers jalons venant combler cette lacune. Harold Bérubé est professeur agrégé au Département d'histoire de l'Université de Sherbrooke et membre du réseau VRM et du Laboratoire d'histoire et de patrimoine de Montréal. Ses recherches actuelles sont consacrées à la façon dont est pensée et gouvernée la ville au Québec au XXesiècle.Stéphane Savard est professeur d'histoire à l'Université du Québec à Montréal et membre régulier du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ). Il se spécialise en histoire politique du Québec/Canada depuis la Deuxième Guerre mondiale, plus particulièrement en histoire de la culture politique québécoise.

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Informazioni

Anno
2017
ISBN
9782894482803
PARTIE 1
La spatialisation du pouvoir
Propriétés et propriétaires seigneuriaux dans l’est du Québec entre 1854 et le milieu du XXe siècle : le cheminement comparé de l’île d’Anticosti et de Rivière-du-Loup34
Benoît Grenier et Michel Morissette
Le développement économique en région est un enjeu qui soulève fréquemment les passions dans les médias québécois. De l’exploitation pétrolière sur l’île d’Anticosti à la cimenterie de Port-Daniel en Gaspésie, la conciliation entre écologie et économie est souvent difficile. Cette situation n’est bien entendu pas unique au Québec. Cependant, le passé seigneurial d’une large partie du territoire québécois a pu avoir des conséquences bien surprenantes et jusqu’à des périodes très récentes, ce qui a été jusqu’ici ignoré par l’historiographie qui a, sauf en de rares exceptions, relégué la question seigneuriale à l’ère préindustrielle. Sans prétendre que l’expérience « seigneuriale » québécoise, notamment sa lente extinction et ses effets sur la propriété foncière, constitue un aspect fondamental du développement régional québécois au XXe siècle35, nous proposons dans cette contribution d’orienter la lentille précisément sur ce facteur négligé dans l’historiographie du Québec contemporain, comme dans celle du développement régional.
Dans ce texte, nous présenterons les exemples de l’île d’Anticosti et de Rivière-du-Loup afin d’explorer les conséquences du processus d’abolition dans deux seigneuries de l’Est québécois. Le choix de ces deux fiefs a été motivé par leurs parcours fort différents : Anticosti a fait l’objet d’un modèle de développement axé sur l’exploitation des ressources, alors que Rivière-du-Loup fut une seigneurie plus « classique », avec un peuplement certes tardif, mais suivant le modèle de la colonisation du territoire axé sur l’agriculture.
Mise en place dans la vallée du Saint-Laurent dès le début du XVIIe siècle par les autorités françaises36, la seigneurie est le cadre d’occupation des terres qui prévaut en France à cette époque. Cette transposition du cadre seigneurial dans la nouvelle colonie devait permettre d’aménager et d’encadrer le peuplement du territoire laurentien selon des modalités familières aux colonisateurs. La situation géographique de la seigneurie et le dynamisme plus ou moins grand du propriétaire dans la mise en valeur de son bien ont été des facteurs primordiaux dans le développement des fiefs. Sylvie Dépatie, Christian Dessureault et Mario Lalancette insistent, entre autres, sur ces facteurs : « Le propriétaire d’un fief est investi d’un ensemble de privilèges juridiques et c’est à lui que revient le pouvoir de déterminer quelle forme prendra sa seigneurie : exploitation domaniale ou acensement37. » Les modes d’exploitation privilégiés par les seigneurs auront, nous le verrons, des répercussions considérables et de longue durée, même au-delà de la disparition formelle du régime seigneurial en 1854, pour les territoires concernés.
Alain Laberge a très bien montré comment la géographie du Bas-Saint-Laurent a influencé l’évolution du mode d’exploitation dans cette région à l’époque de la Nouvelle-France. Les facteurs d’éloignement et les conditions géographiques, la qualité des sols et le climat vont créer deux grands types de seigneuries dans le Bas-Saint-Laurent :
[…] les seigneuries du sud-ouest (des Aulnaies/Islet-du-Portage) [vont] privilégier la propriété foncière et l’agriculture, tandis que celles du nord-est (Rivière-du-Loup/Matane), davantage marquées par la conjoncture de l’éloignement, de la rareté de bons sols agricoles et d’un climat peu favorable aux cultures, laissent la place à une exploitation plus commerciale, reliée surtout à la pêche38.
Tout le pouvoir de ce système, et celui qui est dévolu aux seigneurs, prend son sens lors de sa mise en place au XVIIe siècle et de son expansion sur le territoire. En encourageant la déforestation et le défrichement des sols pour l’agriculture39, les seigneurs et le système seigneurial ont grandement influencé et modifié le paysage laurentien. Les conditions permettant l’exploitation du territoire ont également grandement évolué entre le XVIIe et le XXe siècle sur le territoire seigneurial : l’accroissement de la population, l’évolution politique, économique et juridique, l’industrialisation ainsi que l’urbanisation ont, entre autres, modifié la façon dont on a exploité et aménagé le territoire. Ces modifications vont engendrer, à l’île d’Anticosti, la poursuite de l’exploitation des ressources par des individus et des organismes privés jusqu’au rachat de l’île par le gouvernement québécois dans les années 1970. Du côté de Rivière-du-Loup, les modalités de l’abolition vont permettre aux seigneurs de maintenir leur statut d’élites locales et leur emprise sur le territoire, entre autres par l’intermédiaire des anciennes institutions (la seigneurie) et des nouvelles (la municipalité). Mais avant d’explorer les conséquences de l’abolition à Anticosti et à Rivière-du-Loup, un retour dans le temps est nécessaire afin de bien comprendre où en sont ces deux seigneuries au moment de l’abolition de 1854 ; leur état respectif de développement va grandement influencer leur parcours après cette date charnière. Nous expliquerons ensuite le processus d’abolition ainsi que ses conséquences sur les deux seigneuries étudiées.
Anticosti avant 1854
La concession de l’île d’Anticosti à l’explorateur Louis Jolliet survient en mars 1680. Considéré, d’un point de vue eurocentriste, comme le « découvreur » du fleuve Mississippi, Louis Jolliet (1645-1700) est natif de la ville de Québec. Il fait partie de ces remarquables cas d’ascension sociale propres au XVIIe siècle canadien et l’historiographie l’a élevé au rang de héros du panthéon national, comme en témoigne sa statue devant l’hôtel du Parlement de Québec. D’une superficie de 7 943 km2, l’île d’Anticosti constitue une récompense imposante de la part de la monarchie française, à même le domaine du roi, en Amérique septentrionale. Ce vaste territoire est recouvert...

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