Saint-André-de-l'Épouvante
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Saint-André-de-l'Épouvante

Samuel Archibald

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  1. 108 pages
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Saint-André-de-l'Épouvante

Samuel Archibald

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Ça fait deux jours qu'il mouille et les bêtes à l'étable s'ébrouent comme à l'approche d'un grand cataclysme. À Saint-André, des gens attendent au bar-salon Le Cristal que le temps se répare un peu. Au début, il n'y a que Loulou, la barmaid primordiale. Puis apparaît Rénald, très agité, nerveux comme un enfant qui a peur. Il y a un silence. Avec grand fracas entrent Martial, Mario et un inconnu, tous les trois détrempés. Prisonniers de la tempête, ils vont tour à tour raconter leur histoire et se confier leur peur la plus étrange, jusqu'à ce que chacun comprenne qu'il a un rôle à jouer dans une histoire plus terrible encore, et qui est toujours en train de s'écrire.

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Information

scène iv
Le rêve de Rénald
Il y a quelque chose de brisé dans l’esprit du groupe. Loulou revient vers le bar et Rénald se déplace un peu à l’écart, vers le juke-box et les machines à pinottes. Quelques secondes passent. Quand Mario sort des toilettes, le groupe se divise en deux. Le gars de la ville va vers Martial sous le grand fanal et Mario va vers Loulou, au bar, et sirote sa bière en faisant tournoyer entre ses mains son étui à cigarettes.
Sous le grand fanal :
le gars de la ville — Ça s’est pas tellement bien passé.
martial, atterré — Le pire c’est que j’m’en rappelais pus pour vrai.
le gars de la ville — Ça lui a certainement fait du bien d’en parler.
martial — Peut-être. Y parle jamais de rien, Mario. C’est ça son problème.
le gars de la ville — C’était une maudite bonne histoire, en tout cas.
martial, encouragé — Vous trouvez ça?
le gars de la ville — Vraiment. Mais je vous regarde aller tous les trois, depuis tantôt; ça se peut-tu qu’il y ait une histoire à propos de Rénald que je sache pas?
martial — Oui. Ça doit être mystérieux pas mal, pour vous.
le gars de la ville — J’ai-tu entendu que vous l’appeliez « Briquet »?
martial — Oui. C’est son surnom. Mais c’est pas bin fin de l’appeler de même.
le gars de la ville — Pourquoi?
martial — V’là dix ans de ça, Rénald a joué avec son Zippo à côté d’un sapin de Noël durant le party du jour de l’An. À la salle paroissiale. Y avait quatre sapins en ligne sur le mur qui étaient là depuis la fin novembre, secs à mort à cause du chauffage électrique. C’est comme s’il avait allumé une mèche.
le gars de la ville — Je me souviens de cette histoire-là. Y a eu des morts, me semble?
martialVingt-deux. Rénald, pis d’autres, y compris moi, on a eu le temps de sortir. Mais y en a vingt-deux qui sont morts étouffés ou qui ont brûlé vifs. En cinq secondes, le feu avait pris dans les trois autres sapins, les guirlandes, le toit pis tout ce que tu veux. La bâtisse a brûlé au complet en une heure, mais les gens en dedans étaient morts bien avant. J’entends encore les cris dans ma tête, quand j’y pense.
le gars de la villeÇ’a dû être épouvantable.
martial — Pire que ça. C’est moi qui est allé chercher Rénald chez ses parents. Je l’ai trouvé dans le garage chez son père, entre les gallons de gaz-mix pis de gaz ordinaire. Y était roulé en boule pis y suçait son pouce. J’ai dit : « Rénald, pourquoi t’as fait ça? », pis sais-tu ce qu’il m’a répondu?
le gars de la ville — Non.
martial — Il m’a répondu que c’était le bonhomme sur ses posters d’Iron Maiden qui lui avait dit de faire ça. (Il pousse un rire découragé.) C’est la dernière fois qu’il en a parlé à quelqu’un. Après, il a dit à tout le monde qu’il s’en rappelait pas. Encore aujourd’hui, il dit qu’y s’en rappelle pas.
le gars de la ville — Qu’est-ce qu’ils ont fait avec lui?
martial — Ils l’ont envoyé chez les fous. Moi, j’ai parlé à mes supérieurs pis au coroner. C’était pas la première fois que je le pognais à mettre le feu en quelque part. Je l’ai dit à tout le monde : « S’il sort de l’asile un jour, il va arriver un malheur. » Mais tout le monde aimait mieux tout oublier pis faire comme si de rien était. Quand il est revenu rester chez son père, y m’ont dit d’arrêter de crier au loup pis de passer à autre chose. Mais c’est drôle, regarde Loulou. La présidente du fan-club de Rénald-le-pauvre-petit-chien-pas-de-médaille. Qui c’est qu’elle appelle quand elle a peur du petit?
le gars de la ville — Elle appelle Martial.
martial — Exactement. Elle appelle Martial.
le gars de la ville — Je pense que les gens ici vous font confiance pour faire ce qu’il faut. Ce qu’il y a à faire.
martialÇa me dérange pas, remarque bien. C’est ça, dans un sens, être une police. Faut que tu fasses ta job. Faut que tu prennes les...

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