L'Adjectivité
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L'Adjectivité

Approches descriptives de la linguistique adjectivale

Franck Neveu, Audrey Roig, Franck Neveu, Audrey Roig

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Approches descriptives de la linguistique adjectivale

Franck Neveu, Audrey Roig, Franck Neveu, Audrey Roig

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Resulting from a syntactic process, adjectivity refers to the adjectival use of a word. It partly comprises adjectivation, which refers more specifically to the morphological transformation of a word into an adjective. The collected volume offers an overview of this phenomenon in 14 of the many languages in which it can be observed, thus allowing a comparative perspective on the morphosyntactic and semantic functioning of these languages.

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Information

Jahr
2020
ISBN
9783110602739

Partie 1 : Regards sur le français

Chapitre 1 Adjectif, adjectivité et adjectivite

Marc Wilmet
Université Libre de Bruxelles
La nature de chaque mot est indépendante de l’usage qu’on en fait dans l’ensemble d’une proposition ; ce qui est une fois nom est toujours nom, ce qui est une fois Adjectif est toujours Adjectif, de quelque fonction qu’il puisse être chargé dans la proposition…
(Nicolas Beauzée, Grammaire générale, 1767, vol. 1 : 303)

1 Introduction

Le linguiste qui se penche ou se repenche aujourd’hui sur la question de l’adjectif ne trouverait rien à changer à la sentence potentiellement décourageante de La Bruyère : « Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes et qui pensent », sinon… la date. En la matière, les premiers jalons remontent aux Grecs Platon et Aristote, cinq siècles avant notre ère. Que « tout » ait été « dit », l’excellent panorama de Goes (1999) en témoigne. Certains éléments méritent cependant d’être reprécisés et d’autres éliminés. C’est le toilettage que projette le présent chapitre.

2 À la recherche d’une définition

La grammaire latine rassemblait dans une classe de nomina ‘noms’ des nomina substantiva ‘noms substantifs’ et des nomina adjectiva ‘noms adjectifs’, affichant les mêmes déclinaisons : pulchra puella ‘jolie fille’, bonus dominus ‘bon maitre’, magnum templum ‘grand temple’, etc. Il aura fallu attendre en français l’abbé Girard (1747) pour que les deux sous-classes, que la morphologie ne solidarise plus, obtiennent leur autonomie : noms fille, maitre, temple, … ; adjectifs joli, bon, grand, …
Suivent au fil des années quantité d’essais de différenciation des noms et des adjectifs, par le sens (l’ontologie de la « substance » et des « accidents ») ou par la forme (les noms, possesseurs d’un genre et pour la plupart variables en nombre ; les adjectifs, dépourvus de genre intrinsèque mais pour la plupart variables en genre et en nombre). On n’oserait jurer que les grammairiens modernes s’en soient complètement dépêtrés.
Les grammaires traditionnelles se sont souvent contentées de la définition intuitive selon laquelle les noms désignent les êtres et les choses (chien, table), laissant ainsi de côté de nombreux mots, comme crime, courage, inflation, solidité, auxquels le lexique et la syntaxe accordent le statut de noms. C’est pourquoi certaines d’entre elles ont jugé bon d’enrichir cette définition en ajoutant aux êtres et aux choses, les actions, les sentiments, les qualités, les phénomènes, etc., dont le défaut est de provoquer des chevauchements avec d’autres parties du discours : ainsi la notion d’action entre également dans la définition du verbe ; quant à la notion de qualité, elle joue un rôle essentiel dans la définition de l’adjectif.
(Arrivé & al. 1986 : 404)
La solution pourrait venir du mécanisme guillaumien de l’incidence. Rappelons-en le libellé : « [L’incidence] a trait au mouvement, absolument général dans le langage, selon lequel, partout et toujours, il y a apport de signification, et référence de l’apport à un support » (Guillaume 1971 : 137)1.
Que signifie au juste « dans le langage » ? Des formulations comme « le support que le substantif se destine » et « le support qu’on destine à l’adjectif en discours » (leçon du 17 mars 1949) ou « la propriété que le verbe a en commun avec l’adjectif d’être incident en dehors de lui-même » (Guillaume 1990 : 78) réservent l’incidence à des rapports virtuels. La leçon du 1er juin 1950 enfonce le clou.
Lorsqu’on parle d’incidence, il faut bien se représenter qu’il s’agit toujours de quelque chose de virtuel. Dans la langue, le mot apporte avec lui, liée à lui, une prévision d’incidence à lui destinée. Cette incidence in posse liée au mot dès la langue est le déterminant majeur de la partie du discours. C’est faute d’avoir reconnu pour ce qu’il est le mécanisme d’incidence lié aux mots, que la théorie des parties du discours a été jusqu’à présent si mal réussie par des linguistes de grande réputation (1974 : 202).
On n’en relève pas moins sous la plume de Guillaume des ferments d’ambigüité (cf. Wilmet 2006). Le fait, par exemple, d’excepter l’infinitif de l’incidence externe du verbe ou d’imputer l’adverbe à une incidence « en cours » glisse de la virtualité de l’incidence hors énoncé à une incidence effective en énoncé2. Le mieux serait donc de distinguer nettement deux modalités d’incidence : une incidence in posse, distributrice des classes grammaticales, et une incidence in esse, créatrice des fonctions3.

3 Les classes grammaticales

Le nombre de classes (anciennement partes orationis ‘parties du discours’) et leur composition n’ont rien eu de stable dans l’histoire. Platon en identifiait deux, Aristote trois, les stoïciens cinq, l’Alexandrin Denys le Thrace huit, un chiffre qui allait revêtir, de l’époque romaine au Moyen Âge et au-delà, une valeur à ce point symbolique que les grammairiens seront amenés pour s’y tenir à compenser chaque sortie par une entrée et à pratiquer d’incessants transferts.
Au XIXe siècle, la grammaire scolaire récupère les classes de la lignée platonicienne à l’enseigne des natures. Contrairement à ce qui a parfois été soutenu, les deux noms classe et nature ne font pas double emploi : une classe se constitue de mots de même nature (il serait truistique de déclarer « de mots de même classe ») et la nature commune ramène l’attention, de l’extérieur à l’intérieur de la classe, vers l’identité des membres promis à une diversité de fonctions.
Comment l’incidence guillaumienne en arrive-t-elle à renouveler la problématique ?
Si l’on y réfléchit, le rapport d’un mot apport à un support virtuel rejoint l’extension logique, c’est-à-dire l’ensemble des êtres du monde auxquels le mot est applicable.
Les mots « du dictionnaire » se répartissent d’après ce critère dans quatre classes : (1) le nom, (2) l’adjectif, (3) le verbe, (4) le connectif.
(1) Les noms ne sont en attente d’aucun support étranger à eux-mêmes. Homme ou chat, par exemple, s’entendront toujours directement d’hommes, fussent-ils français, lapons, iroquois ou javanais, et de chats, fussent-ils siamois, abyssins, chartreux ou de gouttière. Leur extension est immédiate.
Ni les mesureurs kilo, litre, mètre, stère, etc. ni les quantifieurs millier, million, milliard, etc., évidemment voués à diverses affectations ultérieures (un kilo/millier, etc. de x, y, z), ne contreviennent au principe : un kilo de plumes ou un kilo de plomb restent d’abord un kilo… Les noms abstraits, pas davantage. Par exemple les noms courage ou combativité, bien qu’ils subsument les propriétés d’un chapelet d’actes et d’individus courageux ou combatifs, dont ils extraient la quintessence, se rapportent prévisionnellement à toutes les variétés et à n’importe quelle variété de courage ou de combativité, non à ces actions où à ces individus courageux et combatifs4.
(2) Les adjectifs sont en attente d’un support étranger à eux-mêmes. Par exemple roux se tient en instance d’application à un homme, un chat, un écureuil, etc. ; aimable à un individu, un sourire, une promesse, etc. Leur extension est indirecte ou médiate.
Aux adjectifs du type de roux ou d’aimable,...

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