Une marée de souvenances des îles de la Madeleine
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Une marée de souvenances des îles de la Madeleine

Guy Le Bourdais

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  1. 240 Seiten
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Une marée de souvenances des îles de la Madeleine

Guy Le Bourdais

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Prenez un p'tit élan et partez à la découverte des îles de la Madeleine des années 1940 et 1950. Si vous adorez cette parlure dubord de mer et aimez rigoler en lisant, alors ces contes et ces récits sontpour vous.Dans ces contes amusants, amicaux, ironiques parfois, Guy LeBourdais vous fera croiser un à un d'extravagants personnages débordant de vie qui vous deviendront vite familiers: la vieille Maggie, Placide et la Miquinque, Dan et Mathilda, Saül, Alpide et Almonza, Josle fameux peddler et Nézime, le cocher d'une personne en vue. Il vous fera vivre aussi les aventures de la famille d'Obéline et d'Azade.Entre les histoires vraies et les vraies menteries, vous vous laisserez amieller par des évènements et des images qui vous permettront de connaître les mille et une beautés des îles de cette époque.Guy Le Bourdais est natif des îles de la Madeleine où il a passé son enfance et son adolescence. En 1955, il a obtenu un baccalauréat ès arts de l'Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, puis a mérité le titre de Fellow de l'Institut d'assurance du Canada et fait carrière dans ce domaine.

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Information

Chapitre 1
UN VIEUX MONDE QUI DISPARAÎT
« J’ai repris le chemin de mon enfance et j’ai marché jusqu’au bout de ma mémoire. »
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La traite du matin près d’une baraque à foin en 1954. La dame en jaquette avait pris le temps de se friser les cheveux avec des rouleaux. Omer Beaudoin, 1954, Centre d’archives de Québec, E6, S7, SS1, P1278-54.
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À l’aube, les bateaux s’apprêtent à prendre le large dans la rade de Havre-Aubert en 1947. Paul Carpentier, 1947, Centre d’archives de Québec, E6, S7, SS1, P36617.
Frank à Bill
C’est dans l’archipel des îles de la Madeleine qu’eurent lieu des événements qui se déroulèrent autour des années 1940 et 1950. Une autre époque déjà. Ils graviteront autour de Frank à Bill (1896-1982), mon alter ego, qui en sera le narrateur et le fil conducteur. C’était un Madelinot anglophone, désinvolte, faraud, excentrique, mais surtout menteur au point qu’il décrivait un petit plogueil[1] d’à peine 30 centimètres de longueur comme si c’était une énorme vache-marine[2]. Il va sans dire que le faciès de Frank la grande goule ressemblait passablement à celui d’un plogueil, dont la tête est presque aussi grande que le reste du corps et qui prend habituellement la couleur de son habitat !
En somme, Frank en racontait des belles, ne se gênait pas pour amplifier la vérité et n’avait pas la désinvolture d’un conteur ordinaire. D’ailleurs, dit-on, un bon diseur est souvent un peu menteur, voire un raconteur de peurs. Bon ! Notre conteur Frank a tellement bavassé pour illustrer ses dires, relaté tant de palabres joyeuses, hilarantes et saugrenues, que je me sens obligé d’en raconter quelques-unes. De toute façon, comme disait Frank, si l’on ne me croit pas : « Allez demander au défunt Jules. »
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Un plogueil à grande gueule de 30 centimètres ou quatre pouces. Cephas, Myoxocephalus, collection de l’Aquarium de Québec.
Souvenirs d’hier
Pour mémoire, les pages qui suivront contiennent des récits de certains moments que j’ai vécus, mais surtout des histoires qui m’ont été racontées dans ce lieu de mes racines. Somme toute, ce travail s’est inspiré de souvenirs d’enfance, de son histoire riche en naufrages, et veut évoquer sommairement cette époque. C’est aussi une manière de se remémorer un passé unique voué à l’oubli, mais dont le souvenir collectif et l’imaginaire des Madelinots sont toujours imprégnés. Heureusement, encore aujourd’hui, certaines traditions perdurent.
Force est de reconnaître que bientôt plus personne ne se rappellera à quoi ressemblait Cap-aux-Meules hier encore, comment on circulait alors sur les chemins des îles, comment on avait jadis établi des communications avec le continent et, enfin, comment on pêchait et cultivait la terre.
En bref, j’ai eu l’ambition de faire mieux connaître les îles d’alors aux gens d’aujourd’hui et de démontrer comment l’augmentation des revenus et la modernité en général ont radicalement changé le rythme de vie des Madelinots. Les lecteurs trouveront des choses qu’ils savaient déjà, mais peut-être aussi feront-ils des découvertes qui les rempliront d’étonnement. D’ailleurs, chaque génération ne manque jamais d’être étonnée devant le temps qui change, comme s’il changeait juste pour elle.
Les aléas des insulaires
Certes, dans les années 1940 et 1950, la plupart des Madelinots besognaient d’une étoile à l’autre, soit à la pêche, soit aux travaux des champs. Même si la mer était poissonneuse et le sol généralement fécond, certaines aventures parfois hasardeuses menaient trop souvent à des résultats imprévisibles et décevants. L’argent était rare, il fallait tirer la meilleure partie des ressources de la mer et de la terre pour survivre. Beaucoup ont dû prendre le chemin de l’exil et reloger ailleurs leur vie et leur mémoire. Ceux qui restaient, privés de commodités comme l’électricité et les services d’aqueduc et d’égout, isolés, mal informés, ignoraient ce qui se passait à l’extérieur des îles.
Toutefois, les Madelinots de cette époque vivaient aussi bien que les résidents d’autres régions. Certes, ils vivaient de profonds changements, mais, malgré leur insularité et leur isolement particulier, ils se sont ancrés dans le présent et la modernité aussi rapidement que la plupart des Québécois. Heureusement, il y a eu, dans ce temps-là, une élévation significative du niveau d’aisance ; peu de gens furent donc laissés pour compte ou crièrent misère noire.
Après quoi, il y aura moult farces, plaisanteries et situations burlesques qui, bien qu’elles étaient connues par plusieurs, portent encore à rire. Pour ce faire, nous jetterons un regard sur la petite histoire et ferons revivre quelques personnages caricaturaux en attirant l’attention sur leur vigoureuse présence, leur visage, leur silhouette. Sans ambages, nous raconterons quelques anecdotes rocambolesques pour découvrir comment certaines gens de cette époque s’amusaient, transmettaient leurs valeurs, leur culture et leurs codes moraux de génération en génération. Ces hommes dont nous parlerons étaient entourés de légendes et il émanait d’eux une aura de vie. D’ailleurs, il semble peu probable que leurs aventures soient passées dans les annales sans se dénaturer. Autrement dit, ce qui est écrit et raconté dans ces pages n’est peut-être pas en tout point conforme à la réalité. Il est donc évidemment permis de rester sceptique. Conséquemment, ces retours en arrière sont truffés d’éléments de fiction et, bien que certains de ces héros soient réels, je leur ai attribué des pseudonymes, leur identité a été modifiée et les événements ont été transformés. Tout compte fait, les actions et les propos de ces personnages, qui révèlent leurs travers à gros traits, sont souvent de pures inventions de Frank à Bill. Il faut donc prendre le tout avec beaucoup d’humour.
Force est de reconnaître également que les défauts et les extravagances de ces individus excentriques, qui se permettaient d’être un peu fous, ont rendu ces années du temps passé fort intéressantes ! Sans eux, la vie aurait sûrement été triste et terne. Le poète Louis Fréchette a écrit du reste dans ses mémoires : « Sans un grain de folie, il n’est point d’homme raisonnable. »
La langue des îles est aussi colorée que leurs maisons coquettes. Laissons donc parler ces témoins particuliers en expressions de la mer chargées de sens, de sonorités distinctives, et de tradition acadienne. Amoureux de ce parler joyeux qui aime rire, je ne suis ni marin ni pêcheur, j’aime la mer simplement et la langue qui la dit, en espérant que cette parlure survivra. C’est un hommage que je voulais lui rendre et, pour cette raison, j’ai inséré dans ces contes plusieurs expressions de pêcheurs et navigateurs de jadis. Parfois, ces pittoresques anciens employaient des termes un tantinet grivois, mais sans dépasser les bornes de la trivialité. Ils jouaient avec l’humour et utilisaient des ruses que nous découvrirons au fil de ces souvenirs.
J’ai donc voulu décrire les lieux et le vécu de certains Madelinots des années 1940 et 1950, sans les dénigrer ou ridiculiser leurs pratiques religieuses. Ces contes satiriques, qui se mêlent parfois à des drôleries érotiques, ont été amplifiés pour servir l’int...

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