Unité, autonomie, démocratie
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Unité, autonomie, démocratie

Une histoire de l'Union des municipalités du Québec

Harold Bérubé

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  1. 393 Seiten
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Unité, autonomie, démocratie

Une histoire de l'Union des municipalités du Québec

Harold Bérubé

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Les municipalités représentent la forme de gouvernement la plus proche des gens, et leur rôle a énormément changé en cent ans. Plus que de simples administrateurs de routes et d'aqueducs, les villes doivent aujourd'hui traiter de questions complexes comme le vieillissement de la population, la mobilité et le patrimoine culturel.Dès sa création, le 15 décembre 1919, l'UMQ est une association laïque et libérale dont la mission est de réunir l'ensemble des municipalités de la province, d'y diffuser pratiques et savoirs liés à la gouvernance locale et, surtout, d'obtenir un rapport de force avec le gouvernement québécois. L'Union essaie de remplir sa mission malgré les soubresauts de l'histoire, les changements de gouvernement ou la construction puis le déclin de l'État-providence.Au fil des chapitres, on croise des acteurs clés de l'histoire politique du Québec – Joseph Beaubien, Télesphore-Damien Bouchard, Louis-Alexandre Taschereau, Maurice Duplessis, Jean Drapeau, Jacques Parizeau – ainsi que des figures moins connues du monde municipal – Charles-Napoléon Dorion et Jacques O'Bready – mais non moins déterminantes. De la fin de la Première Guerre mondiale à l'aube du XXIe siècle, l'UMQ et ses membres doivent composer avec la récurrence mais aussi l'émergence d'enjeux locaux qui acquièrent une dimension globale. Plus que l'histoire d'une institution, c'est un siècle d'histoire du monde municipal québécois qui est mis en relief.

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Information

Jahr
2019
ISBN
9782764645789
chapitre 1
La mutation du monde municipal
québécois (1855-1918)
En confirmant que la province de Québec est désormais majoritairement urbaine, le recensement canadien de 1921 marque la fin d’une mutation qui a de profondes racines historiques et qui éclaire les circonstances entourant la création de l’Union des municipalités de la province de Québec. C’est pourquoi ce premier chapitre est consacré à une mise en contexte historique du monde municipal québécois tel qu’il prend forme et évolue au cours des décennies qui précèdent la fondation de l’UMQ, en 1919. Ce survol permet de mieux comprendre pourquoi, au sortir de la Première Guerre mondiale, de nombreux acteurs jugent qu’il est temps pour eux de se doter d’une organisation qui sera en mesure de donner une voix aux municipalités de la province.
L’urbanisation et l’industrialisation
de la province de Québec
La mémoire collective demeure imprégnée de cette idée selon laquelle la société québécoise aurait été en retard ou en décalage par rapport à la modernité avant les grands bouillonnements associés à la Révolution tranquille et aux années 19601. La persistance de cette notion est étonnante quand on pense au fait que, comme le souligne l’historiographie depuis les années 1970, le Québec s’urbanise et s’industrialise à un rythme soutenu à partir du milieu du xixe siècle.
L’urbanisation, une petite révolution démographique
Revenons d’abord au recensement canadien de 1921 : il signale l’aboutissement du processus d’urbanisation au Québec2.
Cette transformation s’illustre par deux chiffres : en 1871, c’est 22,8 % de la population qui habite « en ville », c’est-à-dire dans une agglomération de 1 000 habitants ou plus ; en 1921, ce pourcentage est passé à 51,8 %. Cette transformation est révolutionnaire. Depuis l’époque de la colonisation de la vallée du Saint-Laurent par les Français au xviie siècle, on a eu affaire, sur le territoire qui va devenir le Québec, à une société rurale. Des villes et des villages existent dans cet espace, mais ils remplissent un rôle qui est d’abord commercial et abritent une petite proportion de la population qui, dans sa grande majorité, vit au rythme du travail de la terre. Ce mode de vie rural est reproduit d’une génération à l’autre, au fil du partage de terres anciennes et du défrichage de nouveaux secteurs dans la vallée laurentienne et au-delà. Cette réalité se reflète dans l’économie de la colonie, centrée sur le secteur primaire (fourrures, agriculture, foresterie), et dans son organisation sociale et territoriale, longtemps dominée par le régime seigneurial3.
L’urbanisation est donc d’abord et avant tout un phénomène démographique, une redistribution de la population sur le territoire. La croissance et la multiplication des villes s’abreuvent à deux sources : l’exode rural et l’immigration. Dans le premier cas, on parle de fils et de filles de ruraux qui, généralement pour des raisons économiques, renoncent au mode de vie de leurs parents pour se diriger vers la ville. Dans le cas du Québec, il faut souligner que ce phénomène prend d’abord, entre la fin du xixe siècle et la crise économique des années 1930, la forme d’une saignée démographique de vaste ampleur vers les États-Unis. Durant cette période, le solde migratoire de la province est négatif, en bonne partie à cause du départ de centaines de milliers de Canadiens français vers les villes industrielles des États-Unis, surtout en Nouvelle-Angleterre4.
Cet exode des Canadiens français vers les États-Unis s’atténue à mesure que l’industrialisation du Québec s’accélère, mais l’exode rural se poursuit au bénéfice des villes de la province5.
L’autre source à laquelle s’abreuve l’urbanisation du Québec est l’immigration. Au cours des dernières décennies du xixe siècle, les nouveaux arrivants au Canada sont surtout d’origine britannique et américaine. Néanmoins, seule une petite partie de cette immigration s’enracine au Québec, et elle n’est pas assez importante pour contrebalancer les nombreux départs. En fait, durant cette période, c’est l’ouest du pays – et son énorme potentiel agricole – qui attire la plupart des immigrants au Canada. La situation change à partir du début du xxe siècle. Même si le solde migratoire québécois demeure négatif, la proportion d’immigrants qui choisissent de s’établir dans la province augmente, et cette immigration se concentre de plus en plus à Montréal. D’ailleurs, le profil ethnolinguistique de ces nouveaux arrivants change. Si l’immigration britannique, incluant les Irlandais, demeure substantielle, les nouveaux arrivants d’origine juive et italienne débarquent en nombre croissant dans la métropole du Québec6. Entre cette diversification et l’exode des anglophones des régions périphériques de la province vers son principal centre urbain, Montréal devient plus cosmopolite que les autres villes du Québec, qui demeurent assez homogènes sur le plan ethnolinguistique7. Ce fossé entre Montréal et le reste du réseau urbain québécois s’accentue au cours du xxe siècle.
L’urbanisation transforme en profondeur l’espace et la démographie du Québec et résulte en grande partie de l’attrait de plus en plus fort qu’exercent les villes, grandes ou petites. Cet attrait est d’abord de nature économique. En quittant sa ferme ou son pays d’origine pour la ville québécoise, le futur citadin espère y trouver un emploi, un revenu et des conditions de vie meilleures que ce qu’il laisse derrière.
L’industrialisation, moteur de développement
L’attrait économique croissant du milieu urbain au Québec résulte essentiellement de l’autre grand processus révolutionnaire dont il est question ici : l’industrialisation. En quelques mots, l’industrialisation est l’essor du machinisme et de la grande industrie en tant que secteur de l’économie. Cette transformation des moyens de production n’est pas simple ou linéaire. Elle amène les entrepreneurs à passer de l’artisanat à la manufacture, puis de la manufacture à la production mécanisée à plus vaste échelle. Cette transition se fait plus rapidement dans certains secteurs, régions et domaines de production que dans d’autres. En ce qui nous concerne, il faut surtout retenir avec les historiens Linteau, Durocher et Robert qu’en « provoquant le regroupement des travailleurs, l’industrialisation entraîne la croissance des villes et modifie les conditions de vie de la population urbaine8 ».
La première phase de l’industrialisation du Québec touche surtout Montréal (et, dans une moindre mesure, Québec et Sherbro...

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