Sur l'eau
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Sur l'eau

Guy de Maupassant

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Sur l'eau

Guy de Maupassant

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Il y a peu de grands livres consacrés à la navigation de plaisance. Sur l'eau (1888) relate une croisière de Maupassant en Méditerranée, à bord de son yacht Bel-Ami. Ce n'est pas seulement un récit de voyage, une description des paysages saisis dans leur authenticité de jadis, une peinture de la vie maritime, mais aussi une confession. Maupassant nous parle de la vie littéraire, de ses tourments intimes, de la société, des femmes, de la politique, autant que de la mer et du vent.

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Información

Año
2018
ISBN
9782322161799
Edición
1
Categoría
Literature

III

Quand on a lu les quatre plus habiles, les quatre plus ingénieux, il est inutile d’en ouvrir un autre. Et on ne sait rien de plus. Ils ne peuvent, eux aussi, ces hommes, qu’imiter l’homme. Ils s’épuisent en un labeur stérile. Car l’homme ne changeant pas, leur art inutile est immuable. Depuis que s’agite notre courte pensée, l’homme est le même ; ses sentiments, ses croyances, ses sensations sont les mêmes, il n’a point avancé, il
n’a point reculé, il n’a point remué. À quoi me sert d’apprendre ce que je suis, de lire ce que je pense, de me regarder moi-même dans les banales aventures d’un roman ?
Ah ! si les poètes pouvaient traverser l’espace, explorer les astres, découvrir d’autres univers, d’autres êtres, varier sans cesse pour mon esprit la nature et la forme des choses, me promener sans cesse dans un inconnu changeant et surprenant, ouvrir des portes mystérieuses sur des horizons inattendus et merveilleux, je les lirais jour et nuit. Mais ils ne peuvent, ces impuissants, que changer la place d’un mot, et me montrer mon image, comme les peintres. À quoi bon ?
Car la pensée de l’homme est immobile.
Les limites précises, proches, infranchissables, une fois atteintes, elle tourne comme un cheval dans un cirque, comme une mouche dans une bouteille fermée, voletant jusqu’aux parois où elle se heurte toujours.
Et pourtant, à défaut de mieux, il est doux de penser, quand on vit seul.
Sur ce petit bateau que ballotte la mer, qu’une vague peut emplir et retourner, je sais et je sens combien rien n’existe de ce que nous connaissons, car la terre qui flotte dans le vide est encore plus isolée, plus perdue que cette barque sur les flots. Leur importance est la même, leur destinée s’accomplira. Et je me réjouis de comprendre le néant des croyances et la vanité des espérances qu’engendra notre orgueil d’insectes !
Je me suis couché, bercé par le tangage, et j’ai dormi d’un profond sommeil comme on dort sur l’eau jusqu’à l’heure où Bernard me réveilla pour me dire :
  • Mauvais temps, monsieur, nous ne pouvons pas partir ce matin. »
Le vent est tombé, mais la mer, très grosse au large, ne permet pas de faire route vers Saint-Raphaël.
Encore un jour à passer à Cannes.
Vers midi, le vent d’ouest se leva de nouveau, moins fort que la veille, et je résolus d’en profiter
pour aller visiter l’escadre au golfe Juan.
Le Bel-Ami , en traversant la rade, dansait comme une chèvre et je dus gouverner avec grande attention pour ne pas recevoir à chaque vague qui nous arrivait presque par le travers, des paquets d’eau par la figure. Mais bientôt je gagnai l’abri des îles et je m’engageai dans le passage sous le château fort de Sainte-Marguerite.
Sa muraille droite tombe sous les rocs battus du flot, et son sommet ne dépasse guère la côte peu élevée de l’île. On dirait une tête enfoncée entre deux grosses épaules.
On voit très bien la place où descendit Bazaine. Il n’était pas besoin d’être un gymnaste habile pour se laisser glisser sur ces rochers complaisants.
Cette évasion me fut racontée en grand détail par un homme qui se prétendait et qui pouvait être bien renseigné.
Bazaine vivait assez libre, recevant chaque jour sa femme et ses enfants. Or, Mme Bazaine,
nature énergique, déclara à son mari qu’elle s’éloignerait pour toujours avec les enfants s’il ne s’évadait pas, et elle lui exposa son plan. Il hésitait devant les dangers de la fuite et les doutes sur le succès ; mais quand il vit sa femme décidée à accomplir sa menace, il consentit.
Alors, chaque jour, on introduisit dans la forteresse des jouets pour les petits, toute une minuscule gymnastique de chambre. C’est avec ces joujoux que fut fabriquée la corde à nœuds qui devait servir au maréchal. Elle fut confectionnée lentement, pour ne pas éveiller de soupçons, puis cachée avec soin dans un coin du préau par une main amie.
La date de l’évasion fut alors fixée. On choisit un dimanche, la surveillance ayant paru moins sévère ce jour-là.
Et Mme Bazaine s’absenta pour quelque temps.
Le maréchal se promenait généralement jusqu’à huit heures du soir dans le préau de la prison, en compagnie du directeur, homme aimable dont le commerce lui plaisait. Puis il
rentrait en ses appartements, que le geôlier chef verrouillait et cadenassait en présence de son supérieur.
Le soir de la fuite, Bazaine feignit d’être souffrant et voulut rentrer une heure plus tôt. Il pénétra en effet en son logement ; mais dès que le directeur se fut éloigné pour chercher son geôlier et le prévenir d’enfermer immédiatement le captif, le maréchal ressortit bien vite et se cacha dans la cour.
On verrouilla la prison vide. Et chacun rentra chez soi.
Vers onze heures, Bazaine sortit de sa cachette muni de l’échelle. Il l’attacha et descendit sur les rochers.
Au jour levant un complice détacha la corde et la jeta au pied du mur.
Vers huit heures et demie, le directeur de Sainte-Marguerite s’informa du prisonnier, surpris de ne pas le voir encore, car il sortait tôt chaque matin. Le valet de chambre de Bazaine refusa d’entrer chez son maître.
  • neuf heures enfin, le directeur força la porte et trouva la cage abandonnée.
Mme Bazaine de son côté, pour exécuter ses projets, avait été trouver un homme à qui son mari avait rendu jadis un service capital. Elle s’adressait à un cœur reconnaissant, et elle se fit un allié aussi dévoué qu’énergique. Ils réglèrent ensemble tous les détails ; puis elle se rendit à Gênes sous un faux nom et loua, sous prétexte d’une excursion à Naples, un petit vapeur italien au prix de mille francs par jour, en stipulant que le voyage durerait au moins une semaine et qu’on pourrait le prolonger d’un temps égal aux mêmes conditions.
Le bâtiment se mit en route ; mais à peine eut-il pris la mer que la voyageuse parut changer de résolution, et elle demanda au capitaine s’il lui déplaisait d’aller jusqu’à Cannes chercher sa belle-sœur. Le marin y consentit volontiers et jeta l’ancre, le dimanche soir, au golfe Juan.
Mme Bazaine se fit mettre à terre en recommandant que le c...

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