Sur l'eau
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Sur l'eau

Guy de Maupassant

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  1. 134 pages
  2. French
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Sur l'eau

Guy de Maupassant

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À propos de ce livre

Il y a peu de grands livres consacrés à la navigation de plaisance. Sur l'eau (1888) relate une croisiÚre de Maupassant en Méditerranée, à bord de son yacht Bel-Ami. Ce n'est pas seulement un récit de voyage, une description des paysages saisis dans leur authenticité de jadis, une peinture de la vie maritime, mais aussi une confession. Maupassant nous parle de la vie littéraire, de ses tourments intimes, de la société, des femmes, de la politique, autant que de la mer et du vent.

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Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2018
ISBN
9782322161799
Édition
1

III

Quand on a lu les quatre plus habiles, les quatre plus ingĂ©nieux, il est inutile d’en ouvrir un autre. Et on ne sait rien de plus. Ils ne peuvent, eux aussi, ces hommes, qu’imiter l’homme. Ils s’épuisent en un labeur stĂ©rile. Car l’homme ne changeant pas, leur art inutile est immuable. Depuis que s’agite notre courte pensĂ©e, l’homme est le mĂȘme ; ses sentiments, ses croyances, ses sensations sont les mĂȘmes, il n’a point avancĂ©, il
n’a point reculĂ©, il n’a point remuĂ©. À quoi me sert d’apprendre ce que je suis, de lire ce que je pense, de me regarder moi-mĂȘme dans les banales aventures d’un roman ?
Ah ! si les poĂštes pouvaient traverser l’espace, explorer les astres, dĂ©couvrir d’autres univers, d’autres ĂȘtres, varier sans cesse pour mon esprit la nature et la forme des choses, me promener sans cesse dans un inconnu changeant et surprenant, ouvrir des portes mystĂ©rieuses sur des horizons inattendus et merveilleux, je les lirais jour et nuit. Mais ils ne peuvent, ces impuissants, que changer la place d’un mot, et me montrer mon image, comme les peintres. À quoi bon ?
Car la pensĂ©e de l’homme est immobile.
Les limites prĂ©cises, proches, infranchissables, une fois atteintes, elle tourne comme un cheval dans un cirque, comme une mouche dans une bouteille fermĂ©e, voletant jusqu’aux parois oĂč elle se heurte toujours.
Et pourtant, à défaut de mieux, il est doux de penser, quand on vit seul.
Sur ce petit bateau que ballotte la mer, qu’une vague peut emplir et retourner, je sais et je sens combien rien n’existe de ce que nous connaissons, car la terre qui flotte dans le vide est encore plus isolĂ©e, plus perdue que cette barque sur les flots. Leur importance est la mĂȘme, leur destinĂ©e s’accomplira. Et je me rĂ©jouis de comprendre le nĂ©ant des croyances et la vanitĂ© des espĂ©rances qu’engendra notre orgueil d’insectes !
Je me suis couchĂ©, bercĂ© par le tangage, et j’ai dormi d’un profond sommeil comme on dort sur l’eau jusqu’à l’heure oĂč Bernard me rĂ©veilla pour me dire :
  • Mauvais temps, monsieur, nous ne pouvons pas partir ce matin. »
Le vent est tombé, mais la mer, trÚs grosse au large, ne permet pas de faire route vers Saint-Raphaël.
Encore un jour Ă  passer Ă  Cannes.
Vers midi, le vent d’ouest se leva de nouveau, moins fort que la veille, et je rĂ©solus d’en profiter
pour aller visiter l’escadre au golfe Juan.
Le Bel-Ami , en traversant la rade, dansait comme une chùvre et je dus gouverner avec grande attention pour ne pas recevoir à chaque vague qui nous arrivait presque par le travers, des paquets d’eau par la figure. Mais bientît je gagnai l’abri des üles et je m’engageai dans le passage sous le chñteau fort de Sainte-Marguerite.
Sa muraille droite tombe sous les rocs battus du flot, et son sommet ne dĂ©passe guĂšre la cĂŽte peu Ă©levĂ©e de l’üle. On dirait une tĂȘte enfoncĂ©e entre deux grosses Ă©paules.
On voit trĂšs bien la place oĂč descendit Bazaine. Il n’était pas besoin d’ĂȘtre un gymnaste habile pour se laisser glisser sur ces rochers complaisants.
Cette Ă©vasion me fut racontĂ©e en grand dĂ©tail par un homme qui se prĂ©tendait et qui pouvait ĂȘtre bien renseignĂ©.
Bazaine vivait assez libre, recevant chaque jour sa femme et ses enfants. Or, Mme Bazaine,
nature Ă©nergique, dĂ©clara Ă  son mari qu’elle s’éloignerait pour toujours avec les enfants s’il ne s’évadait pas, et elle lui exposa son plan. Il hĂ©sitait devant les dangers de la fuite et les doutes sur le succĂšs ; mais quand il vit sa femme dĂ©cidĂ©e Ă  accomplir sa menace, il consentit.
Alors, chaque jour, on introduisit dans la forteresse des jouets pour les petits, toute une minuscule gymnastique de chambre. C’est avec ces joujoux que fut fabriquĂ©e la corde Ă  nƓuds qui devait servir au marĂ©chal. Elle fut confectionnĂ©e lentement, pour ne pas Ă©veiller de soupçons, puis cachĂ©e avec soin dans un coin du prĂ©au par une main amie.
La date de l’évasion fut alors fixĂ©e. On choisit un dimanche, la surveillance ayant paru moins sĂ©vĂšre ce jour-lĂ .
Et Mme Bazaine s’absenta pour quelque temps.
Le marĂ©chal se promenait gĂ©nĂ©ralement jusqu’à huit heures du soir dans le prĂ©au de la prison, en compagnie du directeur, homme aimable dont le commerce lui plaisait. Puis il
rentrait en ses appartements, que le geÎlier chef verrouillait et cadenassait en présence de son supérieur.
Le soir de la fuite, Bazaine feignit d’ĂȘtre souffrant et voulut rentrer une heure plus tĂŽt. Il pĂ©nĂ©tra en effet en son logement ; mais dĂšs que le directeur se fut Ă©loignĂ© pour chercher son geĂŽlier et le prĂ©venir d’enfermer immĂ©diatement le captif, le marĂ©chal ressortit bien vite et se cacha dans la cour.
On verrouilla la prison vide. Et chacun rentra chez soi.
Vers onze heures, Bazaine sortit de sa cachette muni de l’échelle. Il l’attacha et descendit sur les rochers.
Au jour levant un complice détacha la corde et la jeta au pied du mur.
Vers huit heures et demie, le directeur de Sainte-Marguerite s’informa du prisonnier, surpris de ne pas le voir encore, car il sortait tît chaque matin. Le valet de chambre de Bazaine refusa d’entrer chez son maütre.
  • neuf heures enfin, le directeur força la porte et trouva la cage abandonnĂ©e.
Mme Bazaine de son cĂŽtĂ©, pour exĂ©cuter ses projets, avait Ă©tĂ© trouver un homme Ă  qui son mari avait rendu jadis un service capital. Elle s’adressait Ă  un cƓur reconnaissant, et elle se fit un alliĂ© aussi dĂ©vouĂ© qu’énergique. Ils rĂ©glĂšrent ensemble tous les dĂ©tails ; puis elle se rendit Ă  GĂȘnes sous un faux nom et loua, sous prĂ©texte d’une excursion Ă  Naples, un petit vapeur italien au prix de mille francs par jour, en stipulant que le voyage durerait au moins une semaine et qu’on pourrait le prolonger d’un temps Ă©gal aux mĂȘmes conditions.
Le bĂątiment se mit en route ; mais Ă  peine eut-il pris la mer que la voyageuse parut changer de rĂ©solution, et elle demanda au capitaine s’il lui dĂ©plaisait d’aller jusqu’à Cannes chercher sa belle-sƓur. Le marin y consentit volontiers et jeta l’ancre, le dimanche soir, au golfe Juan.
Mme Bazaine se fit mettre Ă  terre en recommandant que le c...

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