Manuel de traductologie
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Manuel de traductologie

Jörn Albrecht, René Métrich, Jörn Albrecht, René Métrich

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Manuel de traductologie

Jörn Albrecht, René Métrich, Jörn Albrecht, René Métrich

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L'ouvrage ne se veut ni manuel d'initiation Ă  la traduction ni introduction systĂ©matique Ă  la traductologie; il s'agit plutĂŽt d'un â€čHandbuchâ€ș au sens de la collection HandbĂŒcher fĂŒr Sprach-und Kommunikationswissenschaft (HSK). Son objectif est de faire le point, voire de pousser plus avant la rĂ©flexion sur la recherche en traduction entre langues romanes, sans exclure a priori les traductions dans d'autres langues.

Pour ce faire, on a pris en compte les multiples aspects de la problématique de la traduction: aspects théoriques (p.ex. concepts de base, rapports entre linguistique et traductologie, types et modÚles de traduction et d'interprétation), linguistiques (lexique, syntaxe, phraséologie, prosodie), discursifs et pragmatiques (cohésion, progression thématique, contexte et situation, genres), historiques (rÎle du latin) et pratiques (formation des traducteurs, questions juridiques, doublage et sous-titrages de films).

S'adressant aux étudiants avancés et aux chercheurs, l'ouvrage témoigne de la vitalité de la recherche traductologique actuelle dans les langues romanes.

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Informations

Éditeur
De Gruyter
Année
2016
ISBN
9783110394887
Édition
1
Sous-sujet
Linguistics

Linguistique et procédés de traduction

Nelson Cartagena †

7Linguistique contrastive et traduction dans les pays de langue romane

Abstract : La prĂ©sente contribution se fixe un double objectif : d’un point de vue gĂ©nĂ©ral, elle vise, tout en restant concise, Ă  brosser un tableau aussi complet que possible des principaux problĂšmes de la linguistique contrastive dans ses divers aspects, morphologiques, syntaxiques, lexicaux ou mĂȘme phonĂ©tiques/phonologiques ; d’un point de vue plus particulier, elle souhaite rendre compte, de façon sinon exhaustive, du moins assez dĂ©taillĂ©e, de la multitude d’études publiĂ©es dans ce domaine dans les diffĂ©rents pays de langue romane.
Keywords : linguistique contrastive, stylistique comparée, comparaison de traductions, équivalence traductologique, équivalence statistique

1Introduction

Sur le dĂ©veloppement de la linguistique contrastive (dĂ©sormais LC), son objet, ses buts, ses fondements thĂ©oriques et ses mĂ©thodes, on consultera Cartagena (2001). La prĂ©sente contribution se limitera Ă  l’exposĂ© des notions fondamentales de la LC, avec un double objectif : a) donner un aperçu des principaux thĂšmes dĂ©veloppĂ©s par l’analyse contrastive, et b) justifier la sĂ©lection bibliographique relative aux diffĂ©rents pays de la Romania.
La LC consiste en une comparaison de langues en synchronie, sa tĂąche est de dĂ©crire les concordances et les discordances existant entre des langues particuliĂšres. La description des faits de langue Ă  comparer prĂ©cĂ©dant logiquement leur confrontation, la LC prend nĂ©cessairement appui sur les rĂ©sultats de la linguistique descriptive. À cet Ă©gard, on peut affirmer que la LC ne possĂšde aucune valeur mĂ©thodologique propre, les mĂ©thodes de description et d’interprĂ©tation des faits de langue devant ĂȘtre fixĂ©es avant la mise en contraste. Les structures Ă©tudiĂ©es doivent donc ĂȘtre d’abord identifiĂ©es pour chacune des langues en jeu et ĂȘtre dĂ©gagĂ©es selon les mĂȘmes procĂ©dĂ©s. La nature de l’appareil descriptif utilisĂ© est en soi indiffĂ©rente ; toutes les approches sont par principe possibles – l’approche traditionnelle comme l’approche structurelle-fonctionnelle, l’approche gĂ©nĂ©rative-transformationnelle ou les approches pragmatiques ou textuelles plus rĂ©centes – pourvu qu’elles soient adoptĂ©es pour chacune des langues Ă  comparer. Mais les rĂ©sultats dĂ©pendent bien sĂ»r considĂ©rablement du choix du modĂšle de description, de sorte que l’on peut affirmer d’un point de vue thĂ©orique et mĂ©thodologique que la structure mĂȘme d’une langue ou du moins certaines de ses sous-structures se laissent mieux apprĂ©hender par tel ou tel modĂšle de description.
La LC et la linguistique comparĂ©e du XIXe siĂšcle se distinguent par leur objet d’étude autant que par la perspective adoptĂ©e. En LC, le chercheur confronte des langues quelconques selon ses intĂ©rĂȘts et ses objectifs. La linguistique comparĂ©e traditionnelle n’examine, quant Ă  elle, que des langues apparentĂ©es. La premiĂšre reste une discipline synchronique, tandis que la seconde remonte le cours de l’évolution historique des langues retenues pour tenter de reconstruire leur base commune, autrement dit la langue primitive dont elles sont issues. Cette perspective diachronique-gĂ©nĂ©tique entraĂźne une focalisation sur les concordances, tandis que le caractĂšre synchronique et l’histoire interne de la LC ont conduit cette derniĂšre Ă  privilĂ©gier les discordances. À mesure mĂȘme que les disciplines issues du comparatisme, comme la romanistique, la germanistique ou la slavistique, abandonnent la perspective gĂ©nĂ©tique-diachronique au profit d’une approche descriptive et systĂ©mique, elles fusionnent avec les domaines correspondants de la LC.
La LC et la linguistique typologique Ă©tudiant l’une comme l’autre les concordances et les discordances entre les langues, elles visent toutes deux Ă  Ă©tablir le degrĂ© de parentĂ© formelle entre ces langues. Il ne faut cependant pas perdre de vue que la prise en compte du type linguistique dans l’analyse contrastive est conditionnĂ©e par la perspective synchronique, alors que la typologie traditionnelle se veut plutĂŽt « achronique », dans la mesure oĂč elle a pour objectif d’établir et de caractĂ©riser des « classes de langues » comme par ex. les langues isolantes, agglutinantes ou flexionnelles.
La stylistique comparĂ©e est dĂ©finie par Vinay/Darbelnet (21969, 32) comme une caractĂ©risation de langues particuliĂšres par le moyen d’une comparaison : « [La stylistique comparative externe ou stylistique comparĂ©e] s’attache Ă  reconnaĂźtre les dĂ©marches de deux langues en les opposant l’une Ă  l’autre ». Mario Wandruszka, le principal reprĂ©sentant de ce courant, souligne ici le rĂŽle de la traduction : « Toute comparaison de langues repose sur la traduction. Tout dictionnaire bilingue n’est rien d’autre qu’un condensĂ©, un prĂ©cipitĂ© de traduction ; toute grammaire contrastive n’est que de la traduction concentrĂ©e et systĂ©matisĂ©e »73 et propose pour cette discipline le nom de « Interlinguistik ».
L’émergence et l’importance grandissante d’une traductologie indĂ©pendante ces derniĂšres dĂ©cennies rendent indispensable sa dĂ©limitation d’avec la LC. À la diffĂ©rence de cette derniĂšre, la traductologie est une science de la parole, en ce qu’elle porte d’abord sur les sens en discours. Mais les traductions Ă©chappent par ailleurs Ă  la seule emprise de la LC, en ce qu’elles peuvent ĂȘtre Ă©tudiĂ©es comme partie intĂ©grante de la culture cible. On trouvera des exemples, des prĂ©cisions et des rĂ©flexions complĂ©mentaires sur les deux disciplines dans Cartagena (2001, 688s.), Schmitt (1991b) et Albrecht (2009).

2Domaines linguistiques et « tertium comparationis » (TC) en analyse contrastive (AC)

Si la LC a son origine dans la grammaire contrastive, le recours Ă  la mĂ©thode contrastive a rapidement montrĂ© qu’une limitation Ă  la dimension grammaticale de la langue ne se justifiait aucunement. La comparaison entre deux ou plusieurs langues peut parfaitement ĂȘtre conduite Ă  tous les niveaux, phonĂ©tique, lexical, grammatical et textuel, comme le suggĂšre fortement le fait que les correspondances entre langues s’établissent frĂ©quemment entre unitĂ©s appartenant Ă  diffĂ©rents niveaux. Ainsi en estil par exemple des particules modales de l’allemand, dont les fonctions et les effets sont volontiers rendus dans les langues romanes, notamment Ă  l’oral, par des moyens prosodiques ou lexicaux.
La comparaison interlinguale suppose la dĂ©finition d’un tertium comparationis (TC), c’est-Ă -dire d’un systĂšme de rĂ©fĂ©rence qui permette la comparaison d’un mĂȘme point de vue et en garantisse ainsi la cohĂ©rence. Il n’est, Ă  l’évidence, pas possible de recourir Ă  un systĂšme de rĂ©fĂ©rence unique pour toutes les dimensions de la langue, phonĂ©tique, syntaxique, lexicale, textuelle ou pragmatique. Il est donc non seulement utile mais indispensable de dĂ©finir un TC spĂ©cifique Ă  chacun de ces domaines. C’est ce TC que l’on appelle communĂ©ment l’équivalence. Les TC les plus frĂ©quemment proposĂ©s par les contrastivistes pour l’analyse contrastive sont :
Dans le domaine phonĂ©tique : les correspondances dans le domaine de la substance phonique. La phonĂ©tique articulatoire utilise pour ce faire l’alphabet phonĂ©tique international (API), la phonĂ©tique acoustique la thĂ©orie des traits distinctifs (ou mĂ©risme, cf. Benveniste), qui opĂšre sur la base de douze oppositions (Jakobson/ Halle 1962, 484ss.) : vocalique/non vocalique, consonantique/ non consonantique, compact/diffus, tendu/lĂąche, voisĂ©/non voisĂ©, nasal/oral, discontinu/continu, strident/mat, bloquĂ©/non bloquĂ©, grave/aigu, bĂ©molisĂ©/non bĂ©molisĂ©, diĂ©sĂ©/non diĂ©sĂ©.74
Dans le domaine lexical, le TC n’est autre que la rĂ©alitĂ© extralinguistique structurĂ©e par la langue. L’analyse componentielle est parvenue dans une large mesure Ă  dĂ©finir les unitĂ©s lexicales comme des faisceaux de traits distinctifs minimaux, comme par ex. ‘animé’, ‘humain’, ‘liquide’ etc. On sait qu’un petit nombre de traits (dix-sept) suffit pour dĂ©crire 100.000 unitĂ©s d’une langue particuliĂšre et que chaque langue ne possĂšde qu’une partie de l’ensemble fini de ces traits. C’est sur cette base que la thĂ©orie des champs lexicaux conduit son analyse contrastive. La sĂ©mantique du prototype postule en revanche que les sens correspondent plutĂŽt Ă  des opĂ©rations de catĂ©gorisation naturelle hiĂ©rarchisĂ©e. À cet Ă©gard, Kleiber (1993, 83ss.) pose trois niveaux de profondeur diffĂ©rente : le niveau de base, celui des dĂ©signations courantes des objets et Ă©tats de choses correspondant au prototype (par ex. arbre, chien), un niveau superordonnĂ©, qui est celui des concepts gĂ©nĂ©riques (par ex. plante, animal) et un niveau subordonnĂ©, oĂč l’on trouve les genres correspondant aux lexĂšmes de base (chĂȘne, peuplier, tilleul ; dogue, Ă©pagneul, caniche nain).75
Dans le domaine de la grammaire, le TC repose sur des critÚres à la fois formels et sémantiques.
Prendre la ressemblance formelle des structures de surface, par ex. l’ordre des mots, les paradigmes flexionnels ou les schĂ©mas de composition des lexĂšmes, comme point de rĂ©fĂ©rence suppose Ă©videmment l’existence de catĂ©gories analogues dans les langues mises en contraste. Les postuler par erreur peut conduire Ă  des rĂ©sultats trompeurs.
Quand le TC est d’ordre sĂ©mantique, ce sont des structures de surface formellement diffĂ©rentes qui sont prĂ©sumĂ©es avoir le mĂȘme sens. La structure complexe, multidimensionnelle du sens linguistique et les diverses conceptions que l’on s’en fait conduisent Ă  des diffĂ©rences de form...

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