Mais oĂč pousse l'argent ?
eBook - ePub

Mais oĂč pousse l'argent ?

Louise Parde

Partager le livre
  1. 160 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Mais oĂč pousse l'argent ?

Louise Parde

DĂ©tails du livre
Aperçu du livre
Table des matiĂšres
Citations

À propos de ce livre

OĂč pousse l'argent?Finalement... Qu'est-ce que l'argent? Les bitcoins en sont-ils vraiment? Et d'oĂč vient l'argent que les banques nous prĂȘtent? Est-ce le leur? Le nĂŽtre? Pourquoi continue-t-on de leur en donner aprĂšs toutes les bĂȘtises qu'elles ont faites? D'oĂč vient-il? Et d'ailleurs... que font-elles vraiment? D'oĂč vient celui que les Etats reçoivent quand ils appellent au secours? Qui rĂ©pond Ă  leur appel?Vous aimeriez connaĂźtre la rĂ©ponse Ă  ces questions, mais vous n'avez pas prĂ©vu de bloquer les trois prochaines annĂ©es pour passer une licence d'Ă©conomie?Bonne nouvelle, vous ĂȘtes normal!

Foire aux questions

Comment puis-je résilier mon abonnement ?
Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramĂštres et de cliquer sur « RĂ©silier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez rĂ©siliĂ© votre abonnement, il restera actif pour le reste de la pĂ©riode pour laquelle vous avez payĂ©. DĂ©couvrez-en plus ici.
Puis-je / comment puis-je télécharger des livres ?
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptĂ©s aux mobiles peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s via l’application. La plupart de nos PDF sont Ă©galement disponibles en tĂ©lĂ©chargement et les autres seront tĂ©lĂ©chargeables trĂšs prochainement. DĂ©couvrez-en plus ici.
Quelle est la différence entre les formules tarifaires ?
Les deux abonnements vous donnent un accĂšs complet Ă  la bibliothĂšque et Ă  toutes les fonctionnalitĂ©s de Perlego. Les seules diffĂ©rences sont les tarifs ainsi que la pĂ©riode d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous Ă©conomiserez environ 30 % par rapport Ă  12 mois d’abonnement mensuel.
Qu’est-ce que Perlego ?
Nous sommes un service d’abonnement Ă  des ouvrages universitaires en ligne, oĂč vous pouvez accĂ©der Ă  toute une bibliothĂšque pour un prix infĂ©rieur Ă  celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! DĂ©couvrez-en plus ici.
Prenez-vous en charge la synthÚse vocale ?
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte Ă  haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accĂ©lĂ©rer ou le ralentir. DĂ©couvrez-en plus ici.
Est-ce que Mais oĂč pousse l'argent ? est un PDF/ePUB en ligne ?
Oui, vous pouvez accĂ©der Ă  Mais oĂč pousse l'argent ? par Louise Parde en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Business et Business General. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages Ă  dĂ©couvrir dans notre catalogue.

Informations

Éditeur
Books on Demand
Année
2017
ISBN
9782322105175
Édition
1

VARIATIONS SUR
L’ARGENT

(le nĂŽtre, le leur,
l’inventĂ©, 
)

GenĂšse de
l’oseille

On considĂšre en gĂ©nĂ©ral qu’il vaut mieux commencer une histoire – quelle qu’elle soit – par le dĂ©but plutĂŽt que par la fin, n’en dĂ©plaise Ă  ma chĂšre maman qui a l’étrange habitude de toujours attaquer un livre par les derniĂšres pages (puis de reprendre aux premiĂšres, elle ne le lit pas Ă  l’envers). Dans le cas prĂ©sent, et pour lui rendre hommage, j’avoue avoir Ă©tĂ© tentĂ©e de le faire, mais cela aurait donnĂ© quelque chose comme « Terminus ! », ce qui est assez logique mais pas hyper explicite. J’opterai donc pour la mĂ©thode traditionnelle et commencerai par le dĂ©but, ou la base : l’argent.
Tout le monde le sait, l’argent ne fait pas le bonheur. Son absence non plus, mĂȘme si personne ne juge bon de le prĂ©ciser. Disons que c’est quand mĂȘme plus pratique d’en avoir que pas. Dans notre monde meurtri par les crises Ă  rĂ©pĂ©tition, et en quĂȘte d’un retour Ă  des valeurs ancestrales, on voit de plus en plus fleurir des foires au troc et autres sites d’échange comme autant de radeaux de survie dans un ocĂ©an infestĂ© de requins financiers.
MĂȘme si ces sĂ©ances de troc ne sont jamais que l’échange de deux choses dont les propriĂ©taires respectifs ne veulent plus, soyons ouverts d’esprit.
Vous passez Ă  la boulangerie prendre votre baguette pour le soir. Dans un monde oĂč l’argent n’existe pas, vous devez trouver quelque chose Ă  donner en Ă©change Ă  votre boulanger. Si vous ĂȘtes producteur de tomates, que c’est prĂ©cisĂ©ment ce qu’il avait envie de manger ce soir et que, gros chanceux, aucun autre producteur de tomates n’est passĂ© avant vous aujourd’hui, vous pouvez repartir avec votre baguette. Fantastique ! Et demain ? Notre ami boulanger ne va pas se farcir des tomates tous les jours.
Si vous tenez Ă  maintenir le pain frais dans votre alimentation, vous allez devoir intĂ©grer quelques Ă©tapes intermĂ©diaires. La transaction se complique et devient tomates – fromage – pain, ou tomates – viande – pain, voire trĂšs rapidement tomates – fromage – viande – pain. Bref, vous avez compris. Vous n’ĂȘtes pas le seul joueur et vous devez faire tout cela entre l’heure de sortie du bureau et celle de fermeture des magasins. Cela va devenir encore plus drĂŽle quand vous essaierez de caser un lave-vaisselle dans l’opĂ©ration, toujours Ă  partir de tomates puisqu’il s’agit de votre matiĂšre premiĂšre. LĂ -dessus se posera la question de l’équivalence. Grosso modo, un lave-vaisselle de base peut s’échanger contre 58 kg de tomates. Mais pour le pain, le fromage, ou la viande ? Ça fait combien ? Et entre eux ? Et en dĂ©cembre (quand ce n’est plus la saison des tomates) ?
Super idĂ©e cette histoire de troc, Ă  condition d’avoir quelque chose Ă  Ă©changer ! D’autant que certaines personnes ont prĂ©cisĂ©ment pour mĂ©tier que vous ne receviez rien, par exemple la police qui ne peut dĂ©cemment pas lĂącher un voleur chez vous juste pour que vous puissiez constater qu’elle l’a bien attrapĂ©.
Et Ă  condition aussi de maĂźtriser tous les cours de change
 Je ne veux pas ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able, mais vu la tĂȘte que vous faites dans la vraie vie quand vous Ă©changez vos euros contre des dollars juste avant de partir en voyage, je me permettrais d’émettre quelques doutes Ă  ce sujet.
S’il y a moyen de sauter quelques Ă©tapes, ce n’est pas plus mal. Ça tombe bien, il y en a un, et normalement vous m’avez vue arriver avec mes gros sabots : il s’agit de l’argent.
Cela n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas. Nos ancĂȘtres se sont certes rapidement rendu compte que le troc avait ses limites mais n’ont pas tout de suite pensĂ© Ă  imprimer des euros, principalement parce qu’ils n’avaient pas encore inventĂ© l’imprimerie ; ni le papier ; ni l’Europe. Bref, les plus malins se sont aperçu que certains produits Ă©taient plus populaires que d’autres ; le sel, par exemple, qui remplaçait les frigos (ceux-ci n’existant pas non plus Ă  l’époque), et dont tout le monde avait besoin un jour ou l’autre au contraire des tomates qui, soit dit en passant, n’avaient pas encore Ă©tĂ© rapportĂ©es d’AmĂ©rique du Sud.
Comme le sel, d’autres produits servaient aussi de monnaie d’échange : les animaux qui n’étaient alors que des biens meubles et non pas ces ĂȘtres dotĂ©s de sensibilitĂ© (article 515-14 du code civil), ou les mĂ©taux tels que le cuivre Ă  partir duquel on fabriquait des outils
 ou encore l’or et l’argent, qui sont quand mĂȘme super jolis. Vraiment. Au dĂ©part – j’ai bien dit que je commençais par le dĂ©but – l’or et l’argent n’étaient que des biens d’échange « comme les autres » qui avaient l’avantage d’exister mais pas trop, d’ĂȘtre brillants – donc dĂ©sirables, d’ĂȘtre beaucoup moins fragiles que les produits alimentaires qui pourrissent ou le bĂ©tail qu’il faut nourrir et soigner de temps en temps, et surtout de pouvoir rĂ©aliser des petites transactions.
Quiconque a eu la chance de faire du tourisme au Maroc s’est certainement dĂ©jĂ  vu proposer de se faire acheter pour 15 ou 100 chameaux. Le montant importe peu dans la mesure oĂč, au risque de dĂ©cevoir certaines personnes de ma connaissance, le bĂ©douin n’a aucune intention de vous acheter pour de vrai, ni de vous cĂ©der son chameau qui lui sert Ă  faire faire des tours de manĂšge aux touristes. Au passage, le bĂ©douin en question est en dĂ©guisement, il habite Ă  quelques pĂątĂ©s de maison de votre hĂŽtel et son chameau est un dromadaire. Vous noterez cependant qu’à aucun moment il ne vous propose de vous acheter pour un « demi-chameau ». Pas tellement parce que vous valez beaucoup plus, mais parce que le demi-DROMADAIRE qu’il conserverait perdrait considĂ©rablement de sa valeur (j’imagine que vous voyez pourquoi).
Si vraiment vous souhaitez voir aboutir cette transaction, suggĂ©rez Ă  votre acquĂ©reur de vendre tout le chameau pour de l’argent et de refiler la moitiĂ© Ă  celui (pĂšre ou mari) qui vient de vous abandonner sans sourciller dans un bled charmant. Votre nouvel ami pourra toujours vous offrir un restau avec le reste.
Donc, disons que l’argent, c’est bien commode, et que mĂȘme si certain(e)s ne sont pas d’accord, je ne vais pas tout rĂ©Ă©crire pour les anarchistes qui prĂ©fĂšrent faire leurs courses avec d’autres courses et qui ne voient vraiment pas ce qui cloche dans cette phrase.

Pour votre culture générale

Les piĂšces Ă©taient initialement vraiment en or et en argent voire en Ă©lectrum (un alliage naturel des deux), mais surtout en argent parce qu’on n’avait pas trouvĂ© tant d’or que ça, et que ce n’est donc pas un hasard si nous autres Français utilisons le mĂȘme mot pour dĂ©signer la monnaie et le mĂ©tal.
Mais pas que : il y a trĂšs rapidement eu au moins un autre mĂ©tal dans les piĂšces de monnaie ne serait-ce que pour les renforcer car l’or et l’argent seuls sont un peu trop dĂ©formables.

Panique au
bureau de change

Sauf Ă  n’ĂȘtre jamais sorti de chez vous, et Ă  ne pas avoir de tĂ©lĂ©vision, vous n’ĂȘtes pas sans savoir que le monde est vaste – cruel, aussi, mais c’est un autre sujet – et compte un nombre certain d’autres pays avec des gens bizarres dedans. Ils parlent des langues mystĂ©rieuses plus ou moins mĂ©lodieuses et/ou paient avec des monnaies plus ou moins colorĂ©es. Ce livre Ă©tant plus focalisĂ© sur l’argent que sur les dialectes, je m’attarderai ici sur les devises. J’en profite nĂ©anmoins pour saluer nos amis nĂ©erlandais qui utilisent l’euro comme nous mais qui, franchement, devraient faire quelque chose pour leur langue.
Sans Ă©mettre d’opinion sur la pertinence d’avoir crĂ©Ă© la zone euro, disons tout de mĂȘme que cela permet, tant qu’on reste Ă  l’intĂ©rieur, de sauter l’étape dont tout le monde prĂ©fĂšrerait se passer
 le change. Sauf qu’il y a aussi de trĂšs beaux pays hors de notre zone, et que cela vaut la peine d’aller y faire un tour. Et lĂ , difficile d’y couper.
DerriĂšre le monsieur – normalement lui-mĂȘme derriĂšre une vitre blindĂ©e – se trouve en gĂ©nĂ©ral un panneau avec des petits drapeaux symbolisant les pays – ou la zone – de la devise qui sera Ă©changĂ©e et deux chiffres
 Et c’est en gĂ©nĂ©ral Ă  ce moment-lĂ  que se produit un bug dans le cerveau du touriste en maillot de bain ou sur le point de l’ĂȘtre.
Autant le concept d’achat-vente est bien apprĂ©hendĂ© par la majoritĂ© de la population quand il s’agit de yaourt (toi me vendre yaourt, donc moi te donner euros)
 Autant le fait d’utiliser de l’argent des deux cĂŽtĂ©s de la transaction a un effet systĂ©matiquement dĂ©stabilisant pour nos esprits habituĂ©s Ă  exprimer les prix en euros, et non pas les prix de l’euro. Toi me vendre des dollars donc moi te donner des euros
 Donc finalement moi te vendre des euros et t’acheter des dollars. Et franchement, ça complique tout, surtout aprĂšs un vol de 12 heures.
Il n’y a qu’un seul prix pour le yaourt parce que votre supermarchĂ© ne fait que vous en vendre et n’a prĂ©vu l’affichage que pour ce cas-lĂ  – il fait ses petites affaires de son cĂŽtĂ© pour s’approvisionner et vous vous doutez bien que les prix payĂ©s par le supermarchĂ© au fabricant ne sont pas les mĂȘmes

Au contraire, le monsieur du bureau de change peut vous vendre des dollars mais aussi vous en acheter. Pour les devises, c’est le mĂȘme bureau pour tout le monde, d’oĂč le double affichage.
À ce stade, vous espĂ©rez sĂ»rement que je vous dise lequel s’applique Ă  vous. Croyez bien que je suis navrĂ©e de vous dĂ©cevoir si tĂŽt dans ce livre, mais je ne peux pas vraiment. D’abord, je ne sais pas quelle devise vous voulez Ă©changer : voulez-vous acheter des dollars (et donc vendre des euros) ? Ou l’inverse, r(ev)endre les dollars qui ont survĂ©cu Ă  la razzia shopping (et donc acheter des euros) ?
Ensuite, je ne sais pas oĂč vous ĂȘtes
 Comme les choses Ă©taient manifestement trop simples, tous les pays ne prĂ©sentent pas les prix – les taux de change – dans le mĂȘme ordre
 Parce qu’1 euro qui s’échange contre 2 yaourts c’est la mĂȘme chose qu’1 yaourt qui s’échange contre 50 centimes d’euros. Quand on a vraiment que ça Ă  faire, on peut donc exprimer un mĂȘme taux en euro par yaourt (0,50) ou en yaourts par euro (2).
Tout ça pour vous dire que, si vous ne devez retenir qu’une chose, c’est que le prix qui vous concerne n’est pas celui des deux que vous auriez choisi, ce sera l’autre. Tout simplement parce qu’il faut bien que le type qui change l’argent en gagne, justement. Et il ne peut le faire que d’une seule façon : en l’achetant moins cher qu’il ne le vend.
Maintenant que je vous ai bien retournĂ© la tĂȘte avec le double affichage – histoire d’asseoir mon autoritĂ© – on peut se le dire : cela ne concerne que ceux qui vont effectivement changer de l’argent. Quand on parle des taux de change en gĂ©nĂ©ral, et Ă  la tĂ©lĂ©vision en particulier, on n’utilise qu’un seul chiffre, celui du milieu (la moyenne en fait). Et c’est en gĂ©nĂ©ral pour illustrer le fait que la devise s’est renforcĂ©e ou s’est affaiblie (ou qu’elle est restĂ©e pile poil oĂč elle Ă©tait). Une ...

Table des matiĂšres