1 Annonces et données du Messie
1.1 Alliance
1.1.1 Rupture de la relation
CrĂ©ation de lâhomme et de la femme
Dieu crĂ©e le jardin dâEden, avec les plantes et les animaux, pour accueillir lâhomme quâil fait Ă son image, c'est-Ă -dire libre.
Gn 1, 26 : « 26Puis Dieu dit : « Faisons lâhomme Ă notre image, selon notre ressemblance, et quâil (lâhomme) domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre. »
A ce moment lĂ lâhomme nâest pas mortel (ni aucune crĂ©ature). Il le deviendra aprĂšs le pĂ©chĂ© originel. Pour montrer la dignitĂ© de lâhomme crĂ©Ă©, le Psaume 8, 6a dit, du mortel ou du fils de lâhomme : « Tu lâas fait de peu infĂ©rieur Ă un dieu »
Dieu crĂ©e une altĂ©ritĂ© Ă lâhomme.
Gn 1, 27 : « 27Et Dieu crĂ©a lâhomme Ă son image ; il le crĂ©a Ă lâimage de Dieu : il les crĂ©a mĂąle et femelle. »
Directives de Dieu
Dieu dit Ă lâhomme et Ă la femme dâĂȘtre fĂ©conds.
SixiÚme jour dans la Gn 1, 28 : « 28Et Dieu les bénit, et leur dit : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre. »
Gn 2, 15-17 : « 15YaHWeH Dieu prit lâhomme et le plaça dans le jardin dâĂden pour le cultiver et le garder. 16Et YaHWeH Dieu donna Ă lâhomme cet ordre : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin ; 17Mais tu ne mangeras pas de lâarbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour oĂč tu en mangeras, tu mourras certainement. »
Dieu interdit la connaissance du bien et du mal Ă lâhomme. Le bien, il lâa accordĂ© gratuitement Ă ses crĂ©atures. Le mal, il ne veut pas que ses crĂ©atures le connaissent. Le mal est un fruit doux au palais, mais qui produit une soif ardente, si bien que plus on boit de ce mensonge et plus on en a soif. Ce mensonge amĂšne lâesclavage, et lâesclavage apporte la perte dâĂȘtre. Car il nây a pas dâĂȘtre sans libertĂ©, et il nây a pas de libertĂ© sans vĂ©ritĂ©. Il nây a pas dâĂȘtre sans vĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© est ce qui est, le mensonge est ce qui nâest pas. La VĂ©ritĂ© est lâĂtre, le mensonge est un non ĂȘtre.
Tentation
Gn 3, 1-5 : « 1Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que YaHWeH Dieu ait faits. Il dit à la femme :
Est-ce que Dieu aurait dit : « Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? 2La femme rĂ©pondit au serpent : « Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. 3Mais du fruit de lâarbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous nâen mangerez point et vous nây toucherez point, de peur que vous ne mouriez. 4Le serpent dit Ă la femme : « Non vous ne mourrez point ; 5mais Dieu sait que, le jour oĂč vous en mangerez, vos yeux sâouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. »
Le serpent est rusĂ©. Il transforme la vĂ©ritĂ© au lieu de dire : « Dieu a dit de ne pas manger de lâarbre de la connaissance », il dit avec une forme de conditionnel interrogatif : « Dieu aurait dit : « Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? »
Le serpent est pernicieux. Il fait le « gentil ». Il amĂšne Ăve Ă se poser des questions en exagĂ©rant lâordre de Dieu. Il nâattaque pas frontalement mais en finesse avec un conditionnel interrogatif.
Il ment en disant quâils ne mourront pas mais quâils seront comme Dieu.
Chute
Gn 3, 6 : « 6La femme vit que le fruit de lâarbre Ă©tait bon Ă manger, agrĂ©able Ă la vue et dĂ©sirable pour acquĂ©rir lâintelligence ; elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi Ă son mari qui Ă©tait avec elle, et il en mangea. »
Ăve prend le fruit de lâarbre de la connaissance et en fait prendre Ă lâhomme car le serpent a dit Ă Ăve quâils seront comme des dieux et quâils ne mourront pas contrairement Ă ce quâavait dit Dieu. Elle persuade son mari Ă enfreindre la loi qu'ils avaient reçue. Ils perdent ainsi lâheureux Ă©tat dans lequel le TrĂšs-Haut les avait mis.
Adam et Ăve ignorent la parole de Dieu, câest le mauvais choix originel, appelĂ© pĂ©chĂ© originel. Si lâhomme avait Ă©coutĂ© Dieu au sens « shâma » : « Ă©coute et obĂ©is », il ne serait pas mort. Mais en refusant de se laisser diriger par lâEsprit de Dieu, il perd lâEsprit, câest le cas de le dire. Il perd en partie la Ruah, le souffle de vie de Dieu, et devient mortel.
Adam sâĂ©prend de sa propre valeur et choisit de se prĂ©fĂ©rer Ă Dieu. Adam a posĂ© un acte libre de sa propre volontĂ©. Adam passe de lâinnocence Ă la connaissance du bien et du mal. La connaissance par Adam du mal fait que celui-ci est en lui.
Adam se libĂšre de Dieu. Il veut vivre une autonomie absolue par rapport Ă Dieu. Il veut ĂȘtre chez soi et non en Dieu. En se revendiquant comme sujets autonomes, nos premiers parents ont rompu la communion relationnelle avec Dieu. Nos premiers parents ont choisis dâĂȘtre quelquâun indĂ©pendamment de Dieu. Ils ne sont pas restĂ©s dans la relation avec Dieu mais ont revendiquĂ© une autonomie par rapport Ă Dieu.
Le pĂ©chĂ© originel est une ingratitude. Câest la non reconnaissance du don gratuit de Dieu qui propose sa relation dâamour crĂ©atrice. Câest lâabsence de rĂ©ciprocitĂ© dans lâintensitĂ© de la relation.
Dieu nâest pas responsable de sa crĂ©ation car il a voulu lâhomme libre. Dieu nâa commis quâun acte dâAmour. Lâhomme dĂ©cide et refuse de se tourner complĂštement vers Dieu. Câest lâunitĂ© rompue entre Dieu et lâhomme.
Dieu maintient lâhomme dans lâĂȘtre malgrĂ© sa dĂ©sobĂ©issance par respect de sa libertĂ©. Lâunivers est crĂ©Ă© pour lâhomme. Il lui appartiendra de choisir entre le bien et le mal, entre la vie avec Dieu ou la vie sans Dieu, entre la vie et la mort.
Le péché originel est la profondeur révélée de tous nos péchés. Le péché originel est une rupture avec Dieu, le monde, et les autres.
Lâhomme a refusĂ© la dĂ©pendance libĂ©ratrice qui le reliait Ă Dieu son PĂšre et le promettait au partage intime de la vie divine. Il a revendiquĂ© une autonomie fausse, une autonomie non filiale. En voulant ĂȘtre autonome, lâhomme sâest asservi.
La faute est consommée. La rupture avec Dieu est accomplie. Le drame de notre vie commence.
DĂ©sormais nous sommes tombĂ©s du jardin dâEden dans notre monde de souffrance et de mort, orphelins de Dieu notre PĂšre
Mais la dĂ©sespĂ©rance de cet Ă©tat se transforme en folle espĂ©rance, car Dieu aime lâhomme dâun amour incommensurable. Dieu va nâavoir de cesse de se faire trouver par lâhomme. Dieu veut faire alliance avec lâhomme.
1.1.2 Volonté de communication de Dieu
Incommunicabilité du nom et du visage de Dieu
Nous nommons chaque chose dâaprĂšs la connaissance que nous en avons. Les mots sont les signes des concepts, et les concepts sont les reprĂ©sentations des choses.
Lâesprit humain voit la chose avec ses sens, lâanalyse, la conceptualise, la caractĂ©rise selon lâessence (un homme, un arbre), la prĂ©cise selon lâessence spĂ©cifique (Jacques, tel chĂȘne), la nomme. Les mots se rĂ©fĂšrent aux choses Ă signifier par lâintermĂ©diaire des sens et de lâesprit concepteur. Et il sâensuit que nous pouvons nommer un ĂȘtre dans la mesure oĂč notre intellect peut le connaĂźtre.
Nous ne pouvons connaĂźtre Dieu avec nos sens car Dieu est un ĂȘtre spirituel du monde des prĂ©sences. Or, nous ne pouvons apprĂ©hender les choses avec nos sens et notre intelligence que dans le monde de la matĂ©rialitĂ©. Nous ne pouvons connaĂźtre que les manifestations de Dieu dans le monde de la matĂ©rialitĂ© ou la rĂ©vĂ©lation de Dieu directement Ă notre ĂȘtre.
Nous ne pouvons connaĂźtre lâessence de Dieu et nous ne pouvons connaĂźtre celui-ci quâĂ partir des effets de sa grĂące. Nous le connaissons de façon limitĂ©e comme principe de ce qui est, et par rĂ©vĂ©lation. Il est au-dessus de tout nom, en ce sens quâil est au-dessus de ce que nous connaissons de lui et que nous exprimons par nos paroles.
Dieu nâa pas de nom. Dieu ne peut pas rĂ©vĂ©ler son nom. Il est au-delĂ de tout nom et ne peut ĂȘtre contenu dans un nom. Dieu ne peut ĂȘtre rĂ©duit ou enfermĂ© dans un nom Ă©tant infini. Dieu est au-delĂ de tout et ne peut ĂȘtre enfermĂ© dans une fonction, une vocation, une essence, un ĂȘtre. Dieu est infini, un nom ne peut rĂ©vĂ©ler son Ătre. Dieu dans ses infinitudes ne peut pas ĂȘtre enfermĂ© dans un nom. Car qui peut prendre autoritĂ© sur Dieu ? Qui peut enfermer Dieu dans un nom ? Qui est comparable Ă Dieu ?
Nous ne pouvons nommer Dieu pour signifier lâessence divine telle quâelle est. Nous pouvons nommer lâhomme en signifiant lâessence de lâhomme selon ce quâelle est, et Jacques X pour signifier lâessence spĂ©cifique de Jacques telle quâelle est.
Dieu ne peut rĂ©vĂ©ler son visage car Ă©tant Dieu, il ne peut ĂȘtre enfermĂ© dans un visage. Montrer son visage câest montrer son ĂȘtre. Or Dieu est infini, un visage ne peut rĂ©vĂ©ler son Ătre.
Voir la face de Dieu nécessite une certaine correspondance entre...