Du chaos et de l'ordre des choses
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Du chaos et de l'ordre des choses

Stefan Psenak

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  1. 68 pages
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Du chaos et de l'ordre des choses

Stefan Psenak

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À propos de ce livre

« Elle dĂ©gringole les vingt-cinq marches qu'elle avait rĂ©ussi Ă  gravir de peine et de misĂšre, en s'appuyant sur son ombre. Sa blouse est ouverte sur ses seins. Son maquillage a coulĂ©. Du haut de l'escalier, il la regarde lever les yeux vers lui. Des yeux infiniment durs et infiniment sauvages Ă  la fois, qui ne demandent rien. C'est alors qu'il se rĂ©signe Ă  descendre, la ramasse par le bras, la relĂšve sans mĂ©nagement et lui hurle au visage qu'elle est une salope. »C'est ainsi que s'amorce ce rĂ©cit poĂ©tique, avec la rencontre de cet homme et d'une femme ravagĂ©e par la vie. Tout de suite, il n'a qu'une pensĂ©e: la sauver, contre son grĂ© s'il le faut. Ils formeront un couple. Il ne sera plus seul. « Cet homme, Ă©pris de la femme impure, est animĂ© par une quĂȘte qui ne le laissera plus jamais, qui motive chacun de ses gestes. C'est lĂ  le commencement et le recommencement de cette histoire. La beautĂ© stylistique du recueil de Stefan Psenak repose sur cette rencontre maintes fois rĂ©pĂ©tĂ©e, maintes fois condamnĂ©e, entre l'homme et la femme. « Du chaos et de l'ordre des choses » en est la fable tragique et essentielle: la « sainte Ă©criture », en quelque sorte, d'une histoire qui finira mal. Cela, nous le savions dĂšs les premiĂšres pages. »(Extrait de la prĂ©face de François ParĂ©)

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Informations

Année
2013
ISBN
9782894238080
Elle dĂ©gringole les vingt-cinq marches qu’elle avait rĂ©ussi Ă  gravir de peine et de misĂšre, en s’appuyant sur son ombre. Sa blouse est ouverte sur ses seins. Son maquillage a coulĂ©. Du haut de l’escalier, il la regarde lever les yeux vers lui. Des yeux inïŹniment doux et inïŹniment sauvages Ă  la fois, qui ne demandent rien. C’est alors qu’il se rĂ©signe Ă  descendre, la ramasse par le bras, la relĂšve sans mĂ©nagement et lui hurle au visage qu’elle est une salope. LibĂ©rĂ©, soulagĂ©, il colle ce beau corps extĂ©nuĂ© contre le sien. Elle est froide comme un cadavre. Il lui dit, pour la rĂ©chauffer, combien il pourrait l’aimer (si seulement elle savait se laisser aimer), malgrĂ© ses veines caoutchouteuses Ă  force d’y enfoncer les aiguilles de l’espoir. Elle dit qu’il se trompe, qu’il n’y a plus d’espoir parce que ça coĂ»te trop cher et que tout le monde s’en balance de toute façon. Elle lui demande Ă  boire. Il lui tend une cigarette. La fumĂ©e sert de support au rĂȘve qui ïŹnira par s’éteindre lui aussi.
Un peu plus tard, la douleur Ă©merge et ça fait mal. La brume se dissipe et le cerveau associe ce qui lui avait Ă©chappĂ© avec ce que le corps a subi. L’euphorie est loin. Si loin dĂ©jĂ . Elle dit qu’elle a mal Ă  la poĂ©sie. Que lorsqu’elle dĂ©gueule, c’est son mĂ©pris du monde qu’elle rejette. Il caresse ses cheveux poisseux, lui passe un peu d’eau sur la nuque et cesse bĂȘtement de respirer lorsque ses tripes se tordent ou que son corps est pris de frissons, en pensant qu’il ïŹnira par conjurer le sort qu’elle s’est elle-mĂȘme jetĂ©. Parfois, aussi, il laisse une larme mourir sur sa joue dĂ©jĂ  rude.
Et puis il a follement envie d’elle. Lui qui se montre si tendre avec elle lorsqu’elle revient du bout de la nuit. Il ne lui demande aprĂšs tout que bien peu de chose et jamais de comptes. MĂȘme quand elle est malade Ă  s’en dĂ©foncer l’estomac, il la trouve belle. Il lui enfoncerait son sexe dans le ventre ou dans la bouche et son sperme la laverait de ses pĂ©chĂ©s. Il lui arrive souvent de se masturber en la regardant dormir.
Elle boit un peu de cafĂ© fort. Son regard l’assaille et l’enrobe. Elle baisse les yeux. Elle ne le trouve ni beau ni intĂ©ressant. Elle ne l’aime pas. Elle aime tout simplement certaines choses chez lui. Comme sa maniĂšre si rĂ©confortante de dire : « Viens, je vais te prĂ©parer un bon cafĂ©. »
Un jour, il lui a offert une machine Ă  Ă©crire et du papier. Elle a dit que ce n’était pas sa fĂȘte. Il a souri. Le lendemain, il est arrivĂ© avec du matĂ©riel d’artiste : des pinceaux, un immense rouleau de toile et des dizaines de pots d’acrylique de toutes sortes de couleurs. Elle l’a serrĂ© dans ses bras et il a bien senti que c’était pour vrai, qu’en ce moment prĂ©cis il lui avait fait un bien grand plaisir et qu’elle Ă©tait sincĂšre. Jamais plus elle ne le prendrait contre son cƓur de cette façon. MĂȘme quand ils baisent, elle ne peut dissimuler la distance qui les sĂ©pare.
Il ne lui demande rien d’autre. La toile et l’acrylique, le papier et la machine Ă  Ă©crire, tout comme l’amour qu’il lui porte, sont restĂ©s pendant des semaines Ă  l’endroit oĂč elle les avait dĂ©posĂ©s. Aucun reproche. Aucune pression pour qu’elle se mette au travail. Il a mĂȘme cru – ou plutĂŽt espĂ©rĂ© – qu’elle serait sensible Ă  sa dĂ©licatesse. Elle s’en foutait. Il se serait attendu Ă  un mot, une excuse du genre : « On ne force pas l’inspiration » ou « je laisse mĂ»rir un projet ». Mais rien. Que ces longues heures d’attente et d’inquiĂ©tude Ă  descendre au fond d’elle-mĂȘme. Au fond des choses. Tout cela pour sentir l’accĂ©lĂ©ration de son rythme cardiaque au moment oĂč il l’entend tourner la poignĂ©e de la porte et s’effondrer sur le marbre du vestibule.
Ce soir, il est rentrĂ© du travail en pensant qu’elle devait dĂ©jĂ  ĂȘtre partie. À son grand Ă©tonnement, la table Ă©tait mise pour deux et un fumet agrĂ©able embaumait l’air de l’appartement. Elle est apparue de derriĂšre la demi-cloison de la cuisine. Elle souriait. Elle l’a invitĂ© Ă  prendre place et lui a versĂ© Ă  boire. Un excellent vin qu’il gardait pour une occasion particuliĂšre. Bien sĂ»r, il n’a rien dit. Il Ă©tait ...

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