Expertise immobiliĂšre
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Expertise immobiliĂšre

Guide pratique

Pascal Lesieur, Jean-Pierre Monceau, Bernard De Polignac, Xavier De Cussac

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Guide pratique

Pascal Lesieur, Jean-Pierre Monceau, Bernard De Polignac, Xavier De Cussac

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À propos de ce livre

Dans le domaine sensible de l'évaluation des droits et des biens immobiliers, ce manuel professionnel, désormais classique, permet de maßtriser l'ensemble des opérations d'expertise.

À jour des rĂ©centes mesures lĂ©gislatives et fiscales, cette nouvelle Ă©dition intĂšgre notamment les lois ALUR (logement) et Pinel-Macron (bureaux et commerces), les consĂ©quences de l'Ă©volution de la politique agricole commune (PAC) ou encore l'impĂŽt sur la fortune immobiliĂšre (IFI), les auteurs y dĂ©veloppant la pratique des normes professionnelles actualisĂ©es par la derniĂšre version de la Charte de l'expertise immobiliĂšre.

Face à la financiarisation de l'immobilier, au quantitative easing money, aux mutations économiques et aux nouveaux comportements des acteurs, les auteurs proposent par exemple de nouvelles approches de détermination des valeurs locatives, des droits au bail et des taux d'actualisation. On verra aussi qu'ils y remettent en perspective les méthodes historiques en explicitant leur fondement et la pertinence de leur usage. Enfin, des développements particuliers sont consacrés aux modÚles économiques immobiliers émergents (résidence spécialisée, défiscalisation, démembrement de propriété, etc.).

Publics

  • Professionnels de l'immobilier (financiers et promoteurs) Étudiants en master des filiĂšres de formation
  • Ă  l'Ă©valuation immobiliĂšre (dont le Cnam)
  • PropriĂ©taires fonciers, gestionnaires de patrimoine, notaires, avocats, urbanistes, architectes, administrations, Ă©lus, assureurs.

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Informations

Éditeur
Eyrolles
Année
2019
ISBN
9782212415346
Édition
7
Sujet
Droit

PARTIE 1

L’expert et la valeur

CHAPITRE 1

RĂ©flexions sur la valeur des biens

L’expert en estimations immobiliĂšres a pour mission de rechercher la valeur d’un bien immobilier. Encore faut-il prĂ©ciser cette notion de valeur qui, dans le domaine immobilier, est loin d’ĂȘtre aussi simple qu’il y paraĂźt.

1.DĂ©finition de la valeur

S’agissant de biens matĂ©riels, qu’il nous soit permis d’aborder la notion de valeur de façon prosaĂŻque, en dĂ©crivant le comportement du propriĂ©taire d’un objet :
Le propriĂ©taire d’un objet « sans valeur » :
  • le jette ou le dĂ©truit si c’est un meuble ;
  • le dĂ©laisse ou l’abandonne si c’est un immeuble, sauf Ă©ventuellement s’il lui attribue une valeur sentimentale.
Dans les deux cas, l’objet est considĂ©rĂ© comme inutile et/ou disponible en quantitĂ© illimitĂ©e.
Par contre, le propriĂ©taire d’un objet « de valeur » le conserve :
  • soit en vue de l’utiliser (usus) ou d’en recueillir les produits (fructus) ;
  • soit en vue de l’échanger (abusus).
C’est cette valeur d’échange qui nous intĂ©resse ici.

1.1.Rappel historique

Cette valeur d’échange s’est d’abord exprimĂ©e par le troc. Les difficultĂ©s pratiques du troc ont suscitĂ© la crĂ©ation d’une « unitĂ© de compte », devenue ultĂ©rieurement « instrument d’échange » et enfin « monnaie ».
La monnaie a permis de scinder le troc en deux opérations : un achat et une vente.
La monnaie est un objet, ou meuble, trĂšs particulier :
  • c’est un pouvoir d’achat gĂ©nĂ©ral et immĂ©diat1 ;
  • c’est une rĂ©serve de valeur2 ;
  • et c’est, en ce qui nous concerne, l’unitĂ© de compte et d’échange au moyen de laquelle s’exprime la valeur d’un bien.

1.2.DĂ©finition

Tous les dictionnaires donnent des définitions plus ou moins pertinentes de la valeur. Au cours des deux derniers siÚcles, de nombreux économistes se sont penchés sur cette notion. Citons seulement celle de Maurice Allais : « Sur un marché parfait, la valeur économique du bien est la valeur actuelle de ses profits futurs. »
Cette définition :
  • a l’avantage d’une approche financiĂšre, qui est largement celle des investisseurs anglo-saxons et, de plus en plus, celle des investisseurs français dans la mesure oĂč le marchĂ© est efficient, ce qui n’est pas toujours constatĂ© ;
  • a l’inconvĂ©nient de s’appliquer Ă  un marchĂ© parfait alors que nous savons que le marchĂ© immobilier n’est pas un marchĂ© de concurrence parfaite, qui suppose :
  • des biens nombreux et fongibles,
  • de nombreux acquĂ©reurs,
  • de nombreux vendeurs,
  • une information complĂšte et immĂ©diate des acheteurs et vendeurs.
Dans une approche plus pratique, nous proposons de retenir la définition suivante de la valeur.
En Ă©conomie de marchĂ©, la valeur correspond Ă  l’apprĂ©ciation portĂ©e par un « sachant, reconnu » sur le prix pouvant normalement ĂȘtre obtenu de la vente d’un objet qui ne lui appartient pas et qu’il ne convoite pas.
La valeur n’est pas nĂ©cessairement Ă©gale au prix constatĂ©. Ce dernier peut ĂȘtre :
  • Ă©levĂ© : prix de convenance ;
  • ou faible : prix de « nĂ©cessitĂ© » (nĂ©cessitĂ© de vendre) ;
  • voire normal : il correspond Ă  la valeur.
La valeur n’est pas le prix de revient, ni le coĂ»t de remplacement.
Enfin, de nos jours, l’expression de la valeur est toujours monĂ©taire.

2.Notion de valeur en matiĂšre immobiliĂšre

2.1.Spécificité des biens immobiliers

Contrairement aux biens meubles,
  • que l’on peut dĂ©placer pour ĂȘtre vendus sur les marchĂ©s les plus demandeurs,
  • dont on peut « dĂ©localiser » la production vers les rĂ©gions oĂč les coĂ»ts paraissent les plus bas,
  • que l’on peut entreposer en attendant la saison de la vente, ou la remontĂ©e des prix, les immeubles, eux,
  • ne se dĂ©placent pas mĂȘme pour la vente,
  • ne se dĂ©localisent pas pour la production,
  • ne se stockent qu’avec des risques matĂ©riels (dĂ©gradations, vol d’équipements
) ou juridiques (squatters, rĂ©quisitions
) importants et moyennant un coĂ»t Ă©levĂ© (en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les stocks immobiliers sont plus souvent la consĂ©quence de la mĂ©vente qu’un moyen de spĂ©culation).
Les immeubles bùtis sont toujours constitués de deux éléments : un sol et un ouvrage ou construction.
C’est le premier Ă©lĂ©ment, le sol, qui donne toute sa spĂ©cificitĂ© Ă  l’immeuble et, plus gĂ©nĂ©ralement, aux immeubles. C’est le sol qui apporte Ă  la propriĂ©tĂ© immobiliĂšre ses caractĂ©ristiques de pĂ©rennitĂ©, non point tant en raison de son indestructibilitĂ© matĂ©rielle (sauf cas particuliers) qu’en raison essentiellement, et de plus en plus, de son emplacement.
Cet emplacement est par dĂ©finition immuable et, du moins dans la pratique courante, l’environnement de cet emplacement est considĂ©rĂ© tel qu’il est et non modifiable par le propriĂ©taire de l’un des immeubles composant ledit environnement. Il en est de mĂȘme du devenir Ă  court, voire moyen terme de cet environnement : aucun propriĂ©taire particulier n’estime avoir prise sur le devenir de cet environnement, devenir d’ailleurs supposĂ© connu de tous (Ă  tort ou Ă  raison). En outre, cet environnement est considĂ©rĂ© comme d’autant moins modifiable du fait d’un seul qu’il est dĂ©jĂ  trĂšs valorisĂ©.
En pratique, le propriĂ©taire d’un immeuble ne peut que subir l’environnement dudit immeuble, ou en profiter.
Ajoutons enfin que, du moins en France et probablement dans une partie importante de l’Europe, les constructions participent Ă  l’idĂ©e de durĂ©e, de pĂ©rennitĂ© du bien immobilier. Nous savons tous que l’immeuble parisien dit « haussmannien » ou « en pierre de taille » a encore son avenir devant lui.

2.2.Valeur vénale (ou valeur de marché)

C’est, au sens originel du terme, la valeur Ă  laquelle un bien peut normalement se vendre. C’est encore la valeur d’échange, au sens commun du mot et en considĂ©rant que la monnaie est un terme de l’échange.
D’aprĂšs Jacques Ferbos3, citant l’opinion courante, c’est le prix normal que le propriĂ©taire aurait pu obtenir de son bien en cas de cession intervenant dans des conditions normales et abstraction faite de toute valeur de convenance pour l’acquĂ©reur.
François Paulhac4 rappelle que c’est la valeur vĂ©nale que doivent rechercher les experts, et prĂ©cise : « Jurisprudence et textes de tous ordres marquent bien que les problĂšmes de valeur qui peuvent se poser aux experts doivent ĂȘtre orientĂ©s vers cette recherche du prix et non vers la recherche de formules plus ou moins discutables permettant de calculer une valeur thĂ©orique ou un juste prix. »
Cette valeur de marchĂ© est d’autant plus difficile Ă  cerner et Ă  mesurer que le marchĂ© immobilier est largement imparfait et le restera :
  • tant dans son fonctionnement
  • que dans son objet mĂȘme (rares sont les biens immobiliers parfaitement identiques), et cela sans compter les nombreux effets parasites provenant de multiples lĂ©gislations changeantes : fiscalitĂ©, rapports locatifs, urbanisme

La Charte de l’expertise en Ă©valuation immobiliĂšre Ă  laquelle les experts membres des associations signataires doivent se rĂ©fĂ©rer, donne de la valeur vĂ©nale, dans son Ă©dition de mars 2017, la dĂ©finition suivante :
La valeur vĂ©nale est la somme d’argent estimĂ©e contre laquelle un immeuble serait Ă©changĂ©, Ă  la date de l’évaluation, entre un acheteur consentant et un vendeur consentant dans une transaction Ă©quilibrĂ©e, aprĂšs une commercialisation adĂ©quate, et oĂč les parties ont, l’une et l’autre, agi en toute connaissance, prudemment et sans pression.
En consĂ©quence, l’apprĂ©ciation de la valeur vĂ©nale se fait dans les conditions suivantes :
  • la libre volontĂ© du vendeur et de l’acquĂ©reur ;
  • la disposition d’un dĂ©lai raisonnable pour la nĂ©gociation, compte tenu de la nature du bien et de la situation du marchĂ© ;
  • que le bien ait Ă©tĂ© proposĂ© Ă  la vente dans les conditions usuelles du marchĂ©, sans rĂ©serve, avec des moyens adĂ©quats ;
  • l’absence de facteur de convenance personnelle et la notion d’équilibre dans la nĂ©gociation.
Le rapport du groupe de travail mis en place par la COB, de février 2000, en donne une définition voisine (voir annexe 6) :
La valeur vĂ©nale correspond au prix auquel un bien ou un droit immobilier pourrait ĂȘtre cĂ©dĂ© au moment de l’expertise par un vendeur dĂ©sireux de vendre, dans les conditions normales du jeu de l’offre et de la demande. Cela suppose l’autonomie de dĂ©cision des parties, la rĂ©alisation de la transaction dans un dĂ©lai raisonnable, et la mise en Ɠuvre de diligences adaptĂ©es pour la prĂ©sentation du bien sur le marchĂ©.
Une précision pertinente est ajoutée à cette définition :
La valeur vĂ©nale sera dĂ©terminĂ©e en fonction de l’affectation juridique et de l’usage du bien au moment de l’évaluation

Il faut encore ajouter une rĂ©fĂ©rence fiscale Ă  la notion de valeur. L’article 666 du Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts prĂ©cise, en effet, que « les droits proportionnels ou progressifs d’enregistrement et la taxe proportionnelle de publicitĂ© fonciĂšre sont assis sur les valeurs et non sur les prix mentionnĂ©s dans les actes ».
Il convient donc de rechercher la valeur dont la Direction gĂ©nĂ©rale des impĂŽts, dans le Guide de l’évaluation des biens, donne la dĂ©finition suivante :
La valeur vĂ©nale d’un bien correspond Ă  sa valeur marchande, c’est-Ă -dire au prix auquel ce bien pourrait ĂȘtre vendu ou achetĂ©. Évaluer un bien quel qu’il soit consiste donc Ă  supputer la plus forte probabilitĂ© de prix auquel il pourrait se vendre s’il Ă©tait mis sur le marchĂ© dans des conditions normales d’offre et de demande.
La Cour de cassation, dans un arrĂȘt du 23 octobre 1984, retient que :
La valeur vénale réelle est constituée par le prix qui pourra...

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