Pour en finir avec le gaspillage alimentaire
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Pour en finir avec le gaspillage alimentaire

Estelle Richard

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Pour en finir avec le gaspillage alimentaire

Estelle Richard

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Du champ à l'assiette, c'est environ la moitié des aliments qui sont jetés sans avoir été consommés. Devant ce gaspillage alimentaire qui ne cesse de prendre de l'ampleur, Estelle Richard lance un appel à l'action, dans nos cuisines et nos frigos. Bien que ce phénomène soit largement attribuable à l'agrobusiness et au mode de consommation qu'elle encourage, il dépend également de la gestion de la nourriture dans les chaumières. Pour Estelle Richard, chaque personne peut agir et avoir une influence significative afin de renverser la tendance. En plus de détailler les causes structurelles du gaspillage alimentaire, elle partage ses trucs et astuces pour mieux conserver et consommer nos denrées. Les étapes d'une campagne de mobilisation citoyenne sont aussi au menu de ce plaidoyer qui nous invite à renouer avec la réelle valeur des aliments. De quoi envisager une société sans gaspillage, un coup de fourchette à la fois.

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Informazioni

Partie 1

LES CAUSES

Chapitre 1

L’ENJEU DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE

LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE touche tout le monde et tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire. Son ampleur et ses impacts sont importants, et l’on pourrait même dire inquiétants.
En effet, l’empreinte écologique du gaspillage est lourde et insoutenable. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a estimé que la production des aliments gaspillés dans le monde implique l’exploitation de 1,4 milliard d’hectares de terres agricoles (une superficie équivalente à celle du Canada et de l’Union européenne combinés)7 et la consommation de 250 km3 d’eau annuellement, soit l’équivalent du débit du fleuve Volga en Russie ou, à plus petite échelle, l’équivalent de 200 litres d’eau par personne par jour. Ce gaspillage implique aussi une importante consommation de pétrole (production agricole, transport, emballages), estimée à 300 millions de barils par année8. De plus, chaque année, le gaspillage alimentaire serait responsable d’environ 23 % des émissions du CO2 à l’échelle mondiale9. D’ailleurs, si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le deuxième en taille – considérant la superficie des terres agricoles utilisées pour la production d’aliments qui seront gaspillés – et le troisième plus grand producteur de gaz à effet de serre (GES)10.
Si nous poursuivons avec le modèle actuel, la FAO évalue que pour nourrir les neuf milliards d’humains projetés en 2050, il faudra hausser la production alimentaire de 60 %11. Or, si l’on réduisait de moitié le gaspillage alimentaire (par une meilleure gestion et redistribution des stocks, notamment), l’augmentation nécessaire ne serait que de 32 %. De quoi faire réfléchir. Car, quelle qu’en soit l’ampleur, la hausse appréhendée de la production agricole s’accompagnera inévitablement d’une augmentation des dommages environnementaux qu’elle cause, comme la pollution de l’eau et l’épuisement des sols, sans compter les changements climatiques qui risquent de rendre de plus en plus complexe le travail des agriculteurs et agricultrices. C’est déjà le cas par exemple au Bangladesh où la saison des pluies survient de plus en plus tôt, en Californie qui collectionne les périodes de sécheresse et au Québec, où les agriculteurs doivent faire face à de nouveaux ravageurs. La situation est d’autant plus alarmante que, si les pratiques ne changent pas, la croissance démographique mondiale nécessitera d’augmenter considérablement la production agricole. Les ressources seront-elles suffisantes?
Déjà, la sécurité alimentaire de bien des ménages est menacée. Dans le monde, c’est environ une personne sur neuf, soit 821 millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire chronique12. Au Québec, les banques alimentaires reçoivent tous les mois plus de 1,9 million de demandes d’aide alimentaire d’urgence13. Ces chiffres sont même en augmentation: entre 2008 et 2017, les demandes ont augmenté de 33,7 %14! Lorsqu’une personne ou un ménage s’appauvrit, il y a généralement peu de postes budgétaires dans lesquels il est possible de «couper». Bien sûr, la réduction du gaspillage alimentaire et l’augmentation de la sécurité alimentaire ne sont pas des vases parfaitement communicants; ce n’est pas parce que tous les aliments trouvent mangeurs que tous les mangeurs auront des aliments en quantité et en qualité suffisantes. Tout de même, en agissant positivement sur l’un des phénomènes, l’autre pourra en tirer profit, tout en minimisant l’utilisation indue de terres, d’eau, de pétrole et de toutes les ressources nécessaires à la production agricole. Plusieurs projets de redistribution alimentaire des produits invendus montrent en effet qu’avec un peu d’organisation, de volonté et d’investissement, il y a moyen d’allier réduction du gaspillage alimentaire et amélioration de la sécurité alimentaire. Ce type de projets se développe rapidement et connaît beaucoup de succès; nous y reviendrons.
D’importantes pertes financières associées au gaspillage alimentaire sont aussi observables. En Grande-Bretagne, par exemple, les aliments gaspillés représentent des pertes de 12 milliards de livres sterling par année (plus de 20 milliards de dollars canadiens)15, alors qu’au Canada, elles sont évaluées à 31 milliards de dollars16. Ce montant est un peu plus élevé que celui qui était consacré aux importations alimentaires canadiennes en 2007 et représente une somme plus élevée que le PIB combiné des 32 pays les plus pauvres17. Collectivement, nous assumons ces pertes financières à travers les dépenses liées à la gestion des matières résiduelles et à travers les subventions gouvernementales accordées à l’industrie agroalimentaire. Or, investir dans une industrie qui gaspille est un non-sens auquel devraient s’attarder tous les gouvernements. De plus, le coût des stocks invendus, ces pertes pour les commerces de détail, se répercute sur le prix des aliments vendus. Le client paye ainsi non seulement pour les aliments qu’il achète, mais en partie pour les pertes des commerçants. Finalement, le consommateur lui-même essuie dans son foyer des pertes financières: on estime que le gaspillage alimentaire à la maison coûte à chaque ménage québécois entre 1000 $ et 1700 $ par année18. Cette estimation se rapproche de celles faites dans d’autres pays: 2250 $ aux États-Unis (1600 $ US), 615 $ en France (400 €) et 840 $ en Grande-Bretagne (480 £)19. Cela équivaut à une quinzaine de sorties culturelles par année, à l’achat d’une bicyclette de bonne qualité ou encore, pour les voyageurs, à un billet d’avion aller-retour vers de nombreuses destinations!
À l’inverse, dans les pays où les revenus sont plus faibles, le gaspillage advient surtout dans les premiers stades de la chaîne agroalimentaire, très peu chez les consommateurs. Serait-ce parce que les populations des pays riches sont trop «gâtées» qu’elles se permettent de jeter autant de nourriture? D’où vient cette facilité à se départir d’autant de denrées, pourtant si essentielles?
Les raisons qui expliquent la prévalence du gaspillage alimentaire chez les ménages sont variées et elles s’appliquent différemment selon la culture, la provenance, l’âge, le niveau d’éducation, la classe sociale ou encore le sexe des personnes. Le profil du gaspilleur type n’existe pas et, si rares sont ceux qui peuvent se targuer de n’avoir jamais rien jeté, nombreux sont ceux qui aimeraient améliorer leurs habtudes de vie afin de réduire le gaspillage alimentaire. Pour ce faire, plongeons d’abord dans notre histoire récente, afin de bien saisir les racines de ce problème collectif. Car si l’enjeu du gaspillage alimentaire est ce qu’il est, c’est que les conditions le permettant se sont généralisées.
Chapitre 2

DE MANGEUR À CONSOMMATEUR: L’ÉVOLUTION RÉCENTE ET RAPIDE DE L’AGRO-INDUSTRIE ET DE NOTRE RAPPORT À L’ALIMENTATION

L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION sont intimement liées à l’évolution des sociétés humaines. S’il y a bien un dénominateur commun à tous les êtres humains, qui est aussi englobant, aussi vaste, c’est bien le fait de devoir se nourrir. Très longtemps liée à la terre dans les sociétés traditionnelles, l’alimentation s’en est lentement éloignée à partir de la première révolution industrielle, contribuant à redéfinir notre rapport à la nourriture: d’un statut de mangeur, nous sommes passés à celui de consommateur.
La nuance réside dans la finalité de l’acte: consommer vise la jouissance20, alors que manger comble un besoin de base. Ainsi, le verbe manger est dénué de connotation, il renvoie à l’absorption d’aliments, à ce geste posé quotidiennement et plusieurs fois par jour par la plupart d’entre nous. Peu importe la façon ou la fréquence à laquelle nous le posons, nous sommes tous des mangeurs. C’est dans cet esprit que le terme mangeur sera utilisé dans cet ouvrage. Se percevoir comme un mangeur peut sembler réducteur, mais c’est seulement plus simple, plus terre-à-terre. D’ailleurs, nos aliments ne proviennent-ils pas de cette terre oubliée une fois les assiettes garnies? Le terme consommer, quant à lui, sera employé pour désigner ce qui va au-delà de l’ingestion d’aliments à des fins de subsistance; il implique les notions de plaisir et de désir.

Communautés rurales et traditionnelles

Pour bien comprendre comment le mangeur est devenu consommateur, un retour en arrière s’impose. Jusqu’à la première moitié du XIXe siècle, pour la plupart des peuples occidentaux, c’est la vie rurale et le rapport intime avec la terre qui structuraient la vie sociale. La grande majorité de la population vivait à la campagne, comme en France où en 1850, 80 % des Français habitaient encore à l’extérieur des villes21. Au même moment en Grande-Bretagne, pays précurseur de l’industrialisation, la moitié de la population vivait en ville, l’autre moitié à la campagne22. Au Québec, c’est seulement en 1921 que la population urbaine a dépassé la population rurale23. Même si tout le monde ne vivait pas des fruits de ses récoltes, une proximité physique et humaine existait entre les producteurs agricoles et ceux qui bénéficiaient de leur travail. Nombreuses par ailleurs étaient les familles qui subvenaient à leurs propres besoins en pratiquant la polyculture, c’est-à-dire en cultivant à petite échelle divers types d’aliments pour s’assurer d’avoir une alimentation variée et autosuffisante24.
Dans les familles, le modèle traditionnel s’imposait: les hommes et leurs fils travaillaient aux champs alors que les femmes et leurs filles s’occupaient de la maisonnée et donc, des repas. Les enfants étaient ainsi engagés dans les diverses sphères de la vie de famille, en particulier l’été où le travail agricole battait son plein. Ayant peu d’outils à leur disposition pour la conservation (réfrigérateurs, congélateurs, autoclaves, etc.), les femmes, généralement responsables de la cuisine, devaient faire preuve d’ingéniosité et de talent pour, d’une part, utiliser de façon optimale les denrées récoltées ou achetées en période d’abondance et, d’autre part, préserver le plus longtemps possible celles qui, par leur nature, pouvaient durer une partie de l’hiver. Très répandues, car nécessaires, les connaissances et compétences agricoles et culinaires se transmettaient naturellement d’une génération à l’autre, les ...

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